Cate Blanchett et le Maître de Cérémonie Edouard Baer © Alberto Pizzoli-AFP
Palme d’or
Le film Manbiki Kazoku de Kore-Eda-Hirokaku est l’histoire d’une famille qui survit en chapardant dans les magasins et qui recueille une fillette maltraitée. Au retour d’une nouvelle expédition de vol à l’étalage, Osamu et son fils recueillent dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour la nuit, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu’elle comprend que ses parents la maltraitent. En dépit de leur pauvreté, survivant de petites rapines qui complètent leurs maigres salaires, les membres de cette famille semblent vivre heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement leurs plus terribles secrets...
Palme d’or spéciale
Une Palme d’or spéciale fut décernée à Jean-Luc Godard pour son film Le Livre d’images. Un film très proche d’Adieu au langage déjà présenté à Cannes en 2014
et tout aussi ésotérique et hermétique. Ce film très particulier est encore plus elliptique et plus syncopé que le précédent. Les aphorismes sont inachevés, balbutiants et les images encore
plus fulgurantes et fugaces. L’univers du cinéaste semble se lézarder et ses structures cognitives s’effondrer. Il s’agit bel et bien d’un adieu au langage et à toute pensée structurée. Seules
quelques images, quelques réminiscences émergent de sa mémoire. L’affiche d’un des chefs d’œuvre de Jean -Luc Godard, Pierrot le fou, était cette année l’affiche officielle du 71° Festival de
Cannes.
Grand Prix
Le Grand prix a été décerné à l’Américain Spike Lee pour son film Blackkklansman. Une comédie thriller qui s’inspire d’une histoire vraie, celle de Ron Stallworth le premier policier afro-américain de Colorado Springs qui s’infiltra au sein du Ku Klux Klan et parvint même à devenir président de cette organisation raciste. Infiltré, il réussit à saboter bon nombre de rassemblements du Ku Klux Klan en se faisant passer pour un suprémaciste blanc.
Réalisateur de génie, Spike Lee a réussi son Blackkklansman, un film incendiaire inspiré de la vie de Ron Stallworth, le premier officier de police afro-américain à avoir infiltré le Ku Klux Klan. Le synopsis est le suivant : Contre toute attente, l’agent Stallworth (John David Washington) et son partenaire Flip Zimmerman (Adam Driver) vont infiltrer les plus hautes sphères du Klan, afin de l'empêcher de prendre contrôle de la ville. L’équipe de Get Out, récompensé aux Oscar, s’est associée avec Spike Lee, le réalisateur dont le style sans concession et l’humour caustique servent à la perfection ce genre de faits divers qui ne figurent pas vraiment dans les livres d’histoire.
Prix du Jury
Le Prix du Jury a été décerné à Capharnaüm de Nadine Labaki
À l’intérieur d’un tribunal, Zain, un garçon de 12 ans est présenté devant le Juge.
Le Juge : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? »
Zain : « Pour m’avoir donné la vie. »
Après avoir reçu son prix, la réalisatrice a appelé à ne plus continuer à tourner le dos et à rester aveugle à la souffrance des enfants des rues maltraités. Ella a déclaré que l’enfance mal
aimée était à la base du mal dans le monde.
Prix de la mise en scène
Le Prix de la Mise en scène a été décerné à Zimna Wona (Cold War) réalisé par Pawel Pawlikowski
Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque
impossible.
Prix d’interprétation masculine
Le Prix d’interprétation masculine a été décerné à l’acteur Marcello Fonte pour son rôle dans le film Dogman de l’Italien Matteo Garrone.
Le synopsis est le suivant. Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce...
Prix d’interprétation féminine
Le Prix d’interprétation féminine a, quant à lui, été décerné à Samal Yeslyamova pour son rôle dans Ayka du Russe Sergey Dvortsevoy
Ayka vient d’accoucher.
Elle ne peut pas se permettre d'élever un enfant.
Elle n'a pas de travail, des dettes à payer, pas même une chambre à elle. Mais il n'y a aucun moyen de supprimer ses instincts naturels.
Caméra d’or
C’est le film Girl réalisé par Lukas Dhont, présenté dans la sélection Un Certain Regard
qui a remporté la Caméra d’or.
Consulter notre article sur ce film ici
Prix du scénario ex-aequo
Alice Rohrwacher pour Lazzaro Felice ( Heureux comme Lazzaro)
Lazzaro est un jeune paysan d’une bonté exceptionnelle qui vit à l’Inviolata, un hameau resté à l’écart du monde sur lequel règne la Marquise Allonsina de Luna. La vie des paysans est inchangée depuis toujours. Ils sont exploités et à leur tour, ils abusent de la bonté de Lazzaro. Un été il se lie avec Tancredi, le fils de la Marquise. Une amitié si précieuse qu’elle lui fera traverser le temps et mènera Lazzaro au monde moderne.
Jafar Panahi pour Se Rokh (Trois visages)
Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.
Catherine Merveilleux
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