Gérard Jugnot, qui forma la troupe du Splendide avec Christian Clavier, Thierry Lhermitte et Michel Blanc qu’il avait rencontrés sur les banc du lycée est l’un des
acteurs les plus aimés du cinéma français. Immortalisé dans des rôles cultes comme dans les Bronzés, le Père Noël est une ordure, Pinot simple flic, Casque bleu, M. Batignole, il contribua pour une
large part au succès des Choristes de Christophe Barratier grâce à son excellente interprétation.
Aussi bon réalisateur qu’acteur, son dernier film, C’est beau la vie quand on y pense est aussi profond que tendre et le spectateur oscille entre le rire et les larmes dans cette comédie aussi drôle
qu’émouvante.
Loïc Le Tallec, la soixantaine ne s’est jamais vraiment occupé de son fils. Pilote de rallye, il a mené une vie tumultueuse et débridée sans s’occuper de son fils. Lorsque celui-ci disparaît
tragiquement dans un accident de voiture, Loïc est dévasté. Il sombre dans une profonde dépression dont sa compagne incarnée par Isabelle Mergault ne parvient pas à le sortir. Tout d’un coup, germe
en lui l’idée de retrouver la personne qui vit désormais avec le cœur transplanté de son fils. Après bien des investigations et grâce à la complicité d’un ami médecin interprété par Yves Lecoq, il
retrouve le jeune homme, Hugo, qui grâce au cœur de son fils peut désormais vivre une vie normale comme tous les adolescents de son âge.
Hugo , un peu borderline, prêt à basculer dans la délinquance, trouvera grâce à son père de substitution l’amour et un sens à sa vie. Gérard Jugnot qui ne se considère « pas comme quelqu’un
optimiste, mais comme quelqu’un de pessimiste qui se soigne » vient d’écrire un livre autobiographique intitulé Une époque formidable, Mes années Splendid paru chez Grasset. Il y raconte sa
rencontre au lycée Pasteur avec l’équipe du Splendid, ses galères, ses échecs, ses doutes, ses amours, ses emmerdes. Tout jeune marié, il vient d’épouser, il y a tout juste un an Patricia Campi et
déclare : « C’est la première fois que je me marie et je suis parfaitement heureux car comme le dit l’adage : Mariage plus vieux, mariage heureux ». Ce nouveau film est un retour à l’écran
car il n’avait pas tourné depuis 8 ans. « Je ne voulais pas faire un film comme Réparer les vivants de la réalisatrice Katell Quillévéré. J’aborde un sujet grave, mais les gags sont souvent
présents pour donner de la légèreté au drame. Un rire salvateur permet aux spectateurs de décompresser lorsque la tension est trop forte. Le sujet est grave car perdre un enfant est insupportable.
Dans la langue française, il n’existe même pas de mot qui corresponde à cette tragédie. C’est tellement terrible que par superstition par rapport à mon fils, j’ai d’ailleurs longtemps hésité à faire
ce film. C’est d’ailleurs pour conjurer le mauvais sort que c’est mon fils Arthur qui interprète les gags les plus burlesques du film. »
Une comédie dramatique où l’on oscille entre rires et larmes. Le jeune François Deblock a une justesse de ton remarquable. Gaïa Weiss est lumineuse dans ce rôle qui semble taillé pour elle et Gérard
Jugnot est émouvant et parfait comme toujours.
Sortie nationale: 12/04/2017
Catherine Merveilleux
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