C’est une très jolie comédie avec des scènes d’anthologie comme celle du petit déjeuner, qui est irrésistiblement drôle. Le casting réunit le grand Pierre Richard, qui est l’un de nos acteurs cultes et Yaniss Lespert que les Français connaissent pour son rôle dans la série à succès de France 2 « Fais pas ci, fais pas ça ! » Yanis Lespert est aussi le frère du comédien et réalisateur Jalil Lespert et co-fondateur de l’association « Les Castors Fripouilles », une association qui rend visite aux enfants hospitalisés. Il a aussi tourné dans pas mal de clips, de films au cinéma et à la télévision. Le reste du casting est très réussi. Fanny Valette est fraîche, jolie et tout à fait crédible dans le rôle qu’elle interprète. La scène à la fin du film où elle dialogue avec les deux antagonistes était très difficile à interpréter au niveau de la crédibilité et elle réussit ce défi de haute voltige haut la main. Stéphane Bissot est touchante dans le rôle de la fille qui s’inquiète pour son père vieillissant, déprimé, qui tout à coup a une liaison avec une très jeune et très jolie jeune femme. Macha Méril fait elle aussi une très jolie prestation, lors du dénouement de l’intrigue. Prestation qui donne au spectateur une bouffée d’oxygène car on ressort de ce film ressourcé, plein d’espoir et avec le sourire.
Pierre Richard a une actualité chargée puisqu’il joue au théâtre du Rond-Point à Paris, un spectacle d’Ingrid Astier intitulé Petit éloge de la nuit, un voyage au bout de la nuit en compagnie de
Baudelaire, Nerval, Bashung et Edgar Poe. Une expérience dont il ressort confie-t-il heureux et enrichi : « Mes poèmes, je ne les lis pas, je les vis. Ce sont des textes très beaux que j’ai fait
miens et que je partage avec les spectateurs. A mes débuts, j’ai suivi des cours de théâtre au cours Jean Vilar avec des comédiens du TNP comme Georges Wilson. Le théâtre est un retour aux sources,
mais j’apprends encore et toujours. Un jour Yves Robert m’a dit. «Tu n’es pas un acteur, tu es un comédien.» Je suis très difficile dans le choix de mes rôles. En dix ans, j’ai dû en refuser une
cinquantaine. Le scénario du film de Stéphane Robelin m’a tout de suite séduit. J’ai aussi beaucoup apprécié le fait de jouer avec Yaniss Lespert et Fanny Valette. Leur fraîcheur a rejailli sur moi.
Le personnage de Pierre me plaît. Certes c’est un manipulateur, mais ce n’est pas un pervers, ni un vieux libidineux. Il ne recherche qu’une amitié amoureuse.» Comme Pierre, je ne suis pas un
passionné d’internet. Je suis un littéraire. J’ai eu mon bac avec zéro en Maths. Internet, ce n’est vraiment pas mon truc. Facebook peut être la meilleure ou la pire des choses. On a déjà annoncé ma
mort deux fois sur Facebook. Heureusement que j’étais en France auprès des miens ! Sinon cela aurait pu leur causer un choc et les traumatiser. Bien sûr, Google peut être utile pour effectuer des
recherches. Mais que d’inepties ! Que de mensonges ! Que de manipulations sur les réseaux sociaux ! » A la question «Etes vous d’un naturel pessimiste comme le héros au début du film ?» Pierre
Richard répond : « Je suis un pessimiste joyeux. L’humour est comme le doudou qui réconforte les petits enfants. Il met du baume au cœur. Il est évident que les causes de s’inquiéter pour
l’avenir sont nombreuses. Nous laissons une planète en très mauvais état à nos enfants et petits-enfants. Les produits cancérigènes sont partout, dans les capsules de café par exemple. Tous les
jours, on tue la Forêt amazonienne. Ma femme est brésilienne, j’en sais quelque chose. Il y a de l’huile de palme dans les pâtes à tartiner pour enfants etc, etc… Bref, je suis indigné par beaucoup
de scandales … mais, en fait, j’ai besoin d’indignation pour vivre ! »
Une très jolie comédie romantique où l’on s’interroge avec beaucoup de tendresse et d’humour sur la place des séniors et d’internet dans notre société. Un très beau casting. Des dialogues intéressants et une intrigue savamment menée.
Distribué par la Belle Company
Sortie sur nos écrans le 12 avril
Catherine Merveilleux
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