En effet, lors de la conférence de presse, il confie aspirer à un idéal déconnecté des contingences superficielles et avoir une soif d’idéal, de vie simple et authentique, mais avoue qu’au bout
d’un mois d’une vie bucolique et saine, la vie nocturne, notamment le Montana à Saint-Germain des Prés lui manquerait très certainement …
Auteur réalisateur, il a aussi toujours été un grand amateur de femmes et de soirées et pendant des années, il a hanté les soirées parisiennes et cannoises. Cette fascination pour les femmes est une
réminiscence, confie-t-il, de son enfance. Petit garçon, il baignait dans cet univers car plusieurs copains de son père étaient patrons d’agences de mannequins. La première scène du film qui
montre un petit garçon de 9 ans entouré de jolies films sexy et pulpeuses est autobiographique, confie-t-il. Sans faire de la psychanalyse, ajoute t-il, c’est sûrement de là que vient ma fascination
obsessionnelle pour la Beauté féminine.
Le synopsis est le suivant : Octave Parangon est Scout Model à Moscou. C’est à dire qu’il est chargé de découvrir de jeunes beautés susceptibles de devenir les Topmodels et les égéries de
demain. Cynique et sans empathie pour ces jeunes filles parfois très jeunes et sans défenses, il profite de leur pauvreté pour leur promettre une vie de rêve. Octave, jouisseur et hédoniste mène donc
une vie très agréable dans les bras de jeunes mannequins russes et dans les jets privés de ses amis oligarques jusqu’au jour où il est contacté par la marque de cosmétiques, l’Idéal secouée par un
gigantesque scandale médiatique due à une sextape qui créée un buzz sur le net. Notre anti-héros aura sept jours pour trouver une nouvelle égérie de type caucasien, en sillonnant la Russie
post-communiste, sous les ordres de Valentine Winfeld incarnée par une Audrey Fleurot très BCBG jusqu’à ce qu’elle se libère sexuellement.
C’est une satire du monde impitoyable du mannequinat où les filles sont repérées parfois à 14 ans et jetées peu de temps après, mais c’est aussi un film irrésistiblement drôle. Certaines scènes
sont de purs moments d’anthologie, notamment celle où Monica Pynchon, l’Egérie de l’Idéal à l’origine du scandale de la sextape, fait un Mea culpa encore plus anti-politiquement correct que le
scandale originel. Un film qui passe en revue la fin des utopies : fascisme, communisme, capitalisme libertaire et révolution et qui dénonce la Dictature des apparences, mais délicieusement tout en
second degré car, sous prétexte de dénoncer les diktats drastiques de la mode et de la Beauté, Frédéric Beigbeder filme de sublimes créatures dans le plus simple appareil et nous fait assister à des
fêtes paradisiaques et orgasmiques dans le Palais d’un Oligarque russe complètement barré.
Jonathan Lambert en patron transexuel de la marque de cosmétiques l’Idéal est exceptionnel et confie avoir beaucoup souffert pour l’interpréter, notamment lorsqu’il a du se faire entièrement épiler.
Ce qui fut pour lui, très poilu, absolument atroce. Audrey Fleurot est belle, frémissante de sensualité et n’hésite pas à se mettre en danger. Gaspard Proust, quant à lui, est parfait. Il est Octave
… ou peut-être est-il Frédéric Beigbeder, tellement ce film est inspiré par des souvenirs autobiographiques de Frédéric Beigbeder qui a adapté dans ce film son roman « Au secours pardon »
paru chez Grasset .
Sortie sur nos écrans le 15 juin
Catherine Merveilleux
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