C’est dans le cadre somptueux des « Lodges Saintes Victoire », face à la montagne Sainte Victoire immortalisée par les tableaux de Cézanne, dans un décor
provençal de rêve que toute l’équipe a reçu la presse nationale et internationale.
Rompant avec la comédie (le Code a changé, la Bûche, des Gens qui s’embrassent), Danièle Thomson vient ainsi de réaliser un magnifique film sur ces deux génies originaires d’Aix-en-Provence qui
marquèrent de leur empreinte l’un la littérature, l’autre la peinture.
Danièle Thomson confie avoir été séduite par cette histoire d’amitié indéfectible et conflictuelle entre deux hommes qui se connurent dans leur enfance et qui marquèrent leur siècle et leur époque
par leur personnalité profonde et leur engagement. L’un, Paul Cézanne, fils de banquier, rejeté par son père ne connut pas la gloire de son vivant, l’autre Emile Zola, d’origine italienne, né dans
une famille très pauvre connut au contraire la notoriété de son vivant. Ecrivain très engagé, il écrivit des romans dont l’intérêt perdure de nos jours car ils dépeignent la société et sont une
véritable fresque sociale. Il s’illustra aussi dans des combats courageux, comme par exemple l’Affaire Dreyfus, lorsqu’il écrivit le célèbre pamphlet « J’accuse ». Cézanne lui fut l’un des
membres de l’Impressionnisme et devint l’un des précurseurs du Cubisme. « C’est l’ histoire d’amitié de ces deux hommes qui m’a donné envie de réaliser le film. Les amitiés d’enfance
sont celles qui durent le plus longtemps. Elles sont celles qui traversent le temps. Ils se sont réellement connu au collège Bourbon, puis ils se sont fâchés et j’ai eu envie de savoir pourquoi cette
amitié indéfectible avait été brisée. J’ai alors beaucoup lu et découvert que l’une des causes de cette brouille pourrait être le fait que Zola se soit inspiré de la vie de Paul Cézanne pour écrire
son roman « l’Oeuvre » qui est l’histoire d’un peintre maudit pourchassé par le destin. C’est cette hypothèse que je développe dans le film. Il lui reproche aussi de s’être
embourgeoisé et lui en veut aussi probablement d’avoir épousé Alexandrine, son ancienne maîtresse. »
Les acteurs eux aussi, ont beaucoup lu pour s’imprégner de leurs personnages. Alice Pol confie avoir lu les « Correspondances de Zola avec Alexandrine ». Guillaume Canet confie avec un
sourire malicieux: « Ado, j’étais un cancre, je n’ai donc pas lu Zola au lycée. Je viens de le découvrir. Au début, j’ai dû chercher ma voix. J’ai dû ensuite « trouver ma barbe »
pour positionner ma mâchoire et me sentir en phase avec mon personnage. C’est là seulement que j’ai lu Zola et que j’ai dit à Marion, « je tiens mon personnage ». Quant à Guillaume
Galienne, son cas est encore plus surprenant. Danièle Thomson l’avait au départ sollicité pour incarner le rôle de Zola. « Elle m’a proposé Zola, mais j’ai préféré Cézanne qui est rêche,
colérique … ça je connais … d’une sensibilité exacerbée et extrêmement attachant. J‘ai insisté, insisté et je suis parvenu à mes fins. J’avais très envie de jouer un maniaco-dépressif. C’est un
beau film. Une épopée, une belle histoire d’amitié entre deux hommes qui s’avèrent être des génies. L’ancien fils de pauvre, devenu riche prête de l’argent à son pote dans le besoin. C’est vraiment
une belle histoire. Mes projets ? Je dois rejouer « les Damnés » que j’ai joué cet été au Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des Papes dans une mise en scène d’Ivo van
Hove.» Deborah François, sublime dans le rôle d’Hortense, quant à elle, jouera dans un film de Jérôme Commandeur qui sortira le 9 novembre 2016 et qui s’intitule « Ma famille t’adore
déjà. »
Cézanne et moi a été tourné l’été dernier à Aix-en-Provence et dans l’arrière pays aixois. Les paysages sont à tomber et devraient donner envie aux touristes du monde entier de visiter la Région
d’Aix-en-Provence. C’est une merveilleuse vitrine pour la Provence.
Un film magnifique remarquablement interprété.
Sortie le 21 septembre 2016
Catherine Merveilleux
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