Il s’agit d’une fiction empreinte de beaucoup d’humanisme et de sensibilité et exempte de dogmatisme et de militantisme.
120 battements par minute de Robin Carpillo qui abordait un peu le même sujet avait créé l’événement, lors du dernier festival de Cannes et avait remporté le Grand Prix du Jury. C’était un film coup de poing qui dénonçait les pouvoirs publics incapables d’endiguer le fléau du sida et qui retraçait le combat des militants d’Act-up pour juguler cette endémie et prendre en considération la tragédie que vivait la communauté homosexuelle.
Fiertés se situe dans un tout autre registre.
C’est plutôt un film sur l’introspection d’un jeune homme qui découvre son attirance pour les hommes avec en arrière-plan une fresque de société qui se débarrasse difficilement de ses préjugés ancestraux. Le personnage de Charles, le père du jeune homme qui découvre par hasard et avec sidération l’homosexualité de son fils unique est faite avec beaucoup de finesse et de subtilité. Il n’est en aucun cas diabolisé, ni cloué au pilori et l’on comprend que pour cet homme simple, honnête et travailleur, la découverte de l’homosexualité de son fils soit un choc apocalyptique qui ruine ses espoirs d’avoir des petits-entants et l’on comprend que malgré toute sa bienveillance, toutes ses certitudes et tout son univers soient ébranlés.
La beauté de cette série est que malgré les incompréhensions, malgré les préjugés et malgré les difficultés à faire évoluer les mentalités et la société, l’amour reste inconditionnellement présent et
indéfectible entre les pères pour leurs fils et réciproquement.
Cette fiction retrace le cursus de trois générations d’hommes d’une même famille, ébranlés par les mutations sociales essentielles. Charles en 1981, Victor en 1999 et
Diego en 2013. Ces trois hommes symbolisent chacun leur époque. Leur trois histoires disent qu’il n’a pas toujours été facile d’être fier et que pendant longtemps l’homosexualité était considérée
comme une tare et comme une maladie dont on avait honte et qu’il fallait cacher. Il a fallu longtemps pour que les homosexuels puissent afficher leur homosexualité et organiser la Marche des fiertés
ou Gay Pride. Fiertés est en quelque sorte une chronologie de la tolérance appliquée au champ familial, un récit où l’amour des pères pour leurs fils reste le fil conducteur d’année en année.
L’avant-première a eu lieu devant une salle comble et conquise en présence de Chantal Fisher-Gomont, de Philippe Faucon, de Niels Rahou et du jeune acteur très prometteur, Julien Lopez.
Il s’agit d’une série de 3 fois 52 minutes de Philippe Faucon produite par 13 Productions, Scarlett Production et Arte dont le scénario a été co-écrit par José Caltagirone, Niels Rahou et Philippe
Faucon.
Casting :
Samuel Theis, Stanislas Nordey, Frédéric Pierrot, Julien Lopez, Emmanuel Bercot, Benjamin Voisin, Lou-Roy-Lecollinet
Catherine Merveilleux
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