Le synopsis est le suivant : Paul André, la quarantaine, est un homme timide, introverti, sans plaisirs, sans envies, sans amis, sans famille. Richissime, mais désespérément seul, il s’ennuie
profondément. Un jour il voit un reportage télévisé où une jeune femme arrêtée dans un supermarché, pour avoir volé de quoi subvenir aux besoins de sa famille, déclare que l’essentiel dans la vie,
c’est la famille. Il en déduit que ce qui lui manque, c’est une famille. Il demande alors à son majordome de contacter la jeune femme en question qui s’appelle Violette. Celle-ci, pleine de
peps, de joie de vivre, est menacée d’expulsion et craint de perdre la garde de ses enfants car elle est dans une situation financière plus que précaire. Paul-André propose alors à la jeune femme un
contrat en tout bien tout honneur pour louer sa famille en échange de ses dettes.
Jean-Pierre Amaris confie que dans ce film, le personnage principal a beaucoup de traits de caractère communs avec lui. « J’ai, de par mon passé, assez des tendances assez névrotiques. Enfant,
je n’ai pas eu une famille idyllique. Comme Pauline, la fille de Violette, j’avais parfois honte de mes parents, comme dans la scène du restaurant chic. Moi, j’avais honte de mon père car il
s’adressait de façon grivoise aux serveuses. Féru de cinéma d’art et d’essai, je pensais: « Quelle vulgarité ! » Aujourd’hui, je pense: « Quelle importance? » Mes parents étaient
des personnes qui n’étaient pas très affectueux et j’avais tendance à penser comme Paul-André, que des parents ce sont des gens qui se gueulent dessus.
Mon héros, tout à coup se met à fantasmer sur la famille. Le film est la confrontation entre une image d’Epinal, celle du mythe de la Petite maison dans la prairie, qui est confrontée à une enfance
névrotique et dénuée d’amour et d’affection. Le héros a été frustré d’amour par une mère froide qui est en quelque sorte une handicapée des sentiments. « Je ne crois pas en la famille, mais
parfois, elle me manque », disait un auteur célèbre. C’est exactement les sentiments qu’éprouve le héros de Une Famille à louer.
Ce film est une fable romantique, ce n’est pas une comédie naturaliste. Il est important qu’il y ait une happy end car si quelqu’un dans la salle ne va pas bien, j’ai envie qu’il ressorte de la
projection avec le moral. Benoît Poelvoorde me ressemble énormément. Comme moi, il est très maniaque. Il est arrivé à la cinquantaine, sans avoir d’enfants et comme moi, il oscille entre la peur et
le désir de se lier aux autres. Il est pour ainsi dire mon Antoine Doinel. C’est un angoissé comme moi.
Quant à Virginie Efira, elle avoue avoir été « tout de suite séduite par le scénario, par l’énergie vitale du personnage qu’elle incarne et par l’histoire d’amour improbable entre cet homme
introverti et cette femme pleine de joie de vivre. Le personnage est intéressant, tout en subtilité. Violette subit des humiliations de sa famille qui la rabaisse constamment. Elle est aussi en butte
aux difficultés financières de la vie. Elle est courageuse, un peu vulgaire, mais lève la tête et ne s’avoue jamais vaincue. C’est un petit soldat. J’aime sa vaillance »
Virginie Efira vient de tourner à Marseille, un film avec Jean Dujardin. Quant à Jean-Pierre Amaris, il réalise pour Arte un documentaire sur les vétérans du Mali, qui ont subi des amputations et qui
ont le visage abîmé. Un film aux antipodes de cette comédie romantique, mais qui montre que le réalisateur excelle avec le même talent dans différents genres.
Un film de Jean-Pierre Amaris.
Sortie le 19 août
avec : Virginie Efira, Benoît Poelvoorde
Catherine Merveilleux
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