Le Jour et La Nuit
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La Fille d’Albino Rodrigue (Drame France) en présence de Christine Dory, réalisatrice

Christine Dory

 

La Fille d’Albino Rodrigue, un thriller inspiré d’une histoire vraie
Le film précédent de Christine Dory scénariste et réalisatrice, Les Inséparables  remonte à 2008. Quinze ans plus tard, elle vient de réaliser La Fille d’Albino Rodrigue librement inspiré de faits réels qu’elle est venue présenter aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer.

 

 

Le synopsis est le suivant : Rosemay, 16 ans, vit en famille d’accueil et ne rejoint sa famille biologique que pour les vacances. Un jour, son père n’est pas là pour l’accueillir comme prévu. D’ailleurs, il ne réapparaît pas et semble s’être évaporé. Ses questions ne rencontrant que des mensonges, Rosemay ne peut se fier qu’à son intuition…

Rencontrée lors des Rencontres du cinéma de Gérardmer, Christine Dory confie qu’elle a longtemps été addicte aux émissions de faits divers : «Un jour, alors que je regardais une émission de ce genre, je suis tombée en arrêt devant une jeune femme qui racontait sa propre histoire et ce qu’elle avait vécu 27 ans auparavant. Il s’agissait d’une fille très  simple, très naturelle, qui avait un regard incroyable et une vivacité extraordinaire. J’ai été happée par ce regard et la dimension tragique de son histoire. Le personnage de sa mère intrigante, perverse, mythomane, menteuse et manipulatrice m’a fascinée. Au procès ses avocats ont déclaré qu’ils n’avaient jamais vu une mère qui chargeait sans tabou et sans  honte son fils alors qu’en général, une mère essaye à tout prix de sauver son enfant en assumant sa faute éventuelle. Marga est une femme qui n’est pas concernée par le principe de réalité et encore moins par le concept de vérité. La réalité, pour elle, est polymorphe. Elle se métamorphose au gré de son inspiration. Lorsqu’elle ment, elle improvise. Elle a une capacité de transgression incroyable. C’est une mère terriblement toxique. Je ne cherche pas de circonstances atténuantes au personnage de Marga bien qu’elle n’ait pas eu un passé facile. Je ne plaide ni à charge, ni à décharge. Je dépeint une mère qui vit dans l’immédiateté, au gré de ses besoins ou de ses envies. Par rapport à la vraie mère du fait divers et à sa fille, j’ai pris beaucoup de libertés. A un moment donné, j’ai essayé de contacter l’avocat de Rosemay qui s’est montré évasif, réticent et méfiant. Je pense,  qu’en fait, il voulait protéger la jeune fille et lui permettre de refaire sa vie et de couper court avec ce passé sulfureux et toxique. »

La réalisatrice a ensuite analysé la psychologie du personnage de Rosemay et ce qui l’a fascinée dans cette jeune fille hors-normes : «C’est une jeune fille qui ne sait pas démêler le vrai du faux, le bien du mal mais qui fait entièrement confiance à son intuition. Elle possède aussi une détermination sans faille.  Galatéa Bellugi incarne parfaitement cette héroïne, qui grâce à sa détermination et à sa persévérance parvient à comprendre pourquoi son père n’était pas là à son arrivée et semblait s’être littéralement évaporé. J’ai eu du mal à trouvé mon héroïne. On a fait un casting sauvage qui n’a rien donné. Par contre, lorsque j’ai auditionné Galatéa, qui avait déjà joué, elle s’est immédiatement imposée comme une évidence. Je pense que le fait que sa famille d’accueil ait été pleine de bienveillance à son égard a développé chez elle une certaine résilience qui lui a permis d’échapper au milieu toxique dans lequel elle était née. Les parents d’accueil interprétés par Samir Guesmis et Rohmane Bohringer ont un fort potentiel de sympathie. Ils l’entourent la jeune fille dont ils ont la charge d’amour et lui inculquent les notions du bien et du mal, du vrai et du faux dans une atmosphère joyeuse. Emilie Dequenne,quant à elle,  a une façon terrienne d’aller droit au but. Elle est fantasque, toujours au bord du goufre. Elle incarne avec talent cette mère toxique et hors-normes. Matthieu Lucci interprète, lui, le rôle de Manuel, le grand frère. Il aimerait incarner pour elle ce qu’il n’a pas eu la chance d’avoir : un soutien, un modèle. Mais c’est impossible dans l’univers à la dérive où ils évoluent. Il y a, néanmoins,  beaucoup de tendresse entre le frère et la sœur. Matthieu Lucci a su trouver la profondeur et l’intensité de ce personnage tragique sacrifié par sa propre mère.»

Pour info, le film a été tourné dans la région Grand Est, dans la périphérie de Saint-Etienne  qui est une banlieue industrielle et minière.

 

Casting : Galatéa Bellugi,  Emilie Dequenne, Rohmane Bohringer, Matthieu Lucci, Samir Guesmis

Scénario et réalisation : Christine Dory

 

Catherine Merveilleux

 

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