Revu récemment dans «Un + Une» de Claude Lelouch, Jean Dujardin a fait une ascension fulgurante depuis «Un gars, une fille», «Brice de Nice» et «OSS 117». Acteur à multiples facettes, il prouve une fois de plus qu’il est capable de jouer dans différents registres et qu’il est «un homme à la hauteur». Le synopsis du film est le suivant : Diane est une belle femme. Une très belle femme. Depuis trois ans, c’est une femme libre car elle a rompu avec son mari et associé dans un cabinet d’avocats. Un jour, elle reçoit un coup de fil d’un certain Alexandre qui a retrouvé le portable qu’elle avait oublié dans un café. Alexandre au téléphone se montre irrésistible, drôle, spirituel, séduisant. Diane est immédiatement sous le charme. Alexandre lui propose un rendez-vous pour lui restituer son smartphone. Elle accepte. Mais lors de la rencontre, une surprise de taille attend la jeune femme. Le bel Alexandre mesure 1mètre 40. Jean Dujardin aurait pu hésiter à casser son image de séducteur et de beau gosse en acceptant ce rôle. Questionné à ce sujet, il avoue ne pas se considérer comme un séducteur et un beau gosse et confie « ne pas avoir hésité une seconde à accepter le rôle car j’étais curieux de voir comment cela serait possible «techniquement parlant». Incarner le rôle d’Alexandre était un certain défi, c’était jouer à genoux, regarder au dessus de Virginie Efira, ma partenaire, danser tout seul, parler tout seul. J’ai demander à ma doublure, Brice, qui mesure réellement 1,40 m, de me conseiller sur l’interprétation de certaines scènes. Je voulais rester juste, ne pas surjouer, rester digne et fier. Etre crédible. Jouer ce rôle m’a rendu humble. Lorsque l’on joue à genoux, cela rend modeste et relativise beaucoup de choses. Virginie Efira, ma partenaire est rayonnante dans ce film, elle a dépassé son statut de Girl Next Door à la Meg Ryan, elle joue avec intelligence et dans le plaisir.» explique Jean Dujardin. Virginie Efira, effectivement, est solaire dans le film. Elle interprète un très beau rôle, celui d’une femme confrontée au regard des autres mais qui, avec courage surmonte le jugement des autres et assume son amour. Virginie Efira quant à elle confie: «C’est un très beau rôle, celui d’une femme qui fantasme sur un homme à la voix enjôleuse, sans le connaître, avant de découvrir qu’il mesure 1,40m, se retrouvant du coup partagée entre son amour et une sorte de honte sociale. J’ai accepté tout de suite lorsque j’ai appris que Laurent Tirard réaliserait le film et que Jean Dujardin serait mon partenaire. Le sujet était intéressant et universel. Il pose la question du regard social et de son impact sur notre libre arbitre et nos choix personnels. Mon personnage fait preuve d’une grande maturité en assumant son désir et ses sentiments.»Virginie Efira est excellente et joue avec beaucoup de subtilité. La scène du miroir où Diane, femme très belle, sur laquelle hommes et femmes se retournent, se voit brutalement dans un miroir enlacée par un homme qui mesure 1,40 m est saisissante et très éloquente. C’est une belle performance d’acteur.
Un film sensible, élégant où Laurent Tirard, le talentueux réalisateur du «Petit Nicolas» ne force pas le trait. Le film, qui est le remake d’un film argentin dont la productrice Vanessa Van Zuylen a racheté les droits montre que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas et que par delà les apparences, il faut savoir privilégier l’essentiel.
Catherine Merveilleux
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