« Marseille est une ville fascinante, étonnante, à multiples facettes. Dans la même ville, un réalisateur peut passer aisément d’un décor à l’autre. Paysages urbains
comme au Cours Julien ou Boulevard de la Libération, plages comme à l’Estaque, décors naturels féériques comme la Baie des Singes où j’ai filmé un clair de lune somptueux », déclare le réalisateur
conquis. « La luminosité de Marseille et d’Aix-en-Provence qui séduisit en son temps les plus grands peintres est exceptionnelle, c’est un atout majeur, mais ce que l’on sait moins, c’est qu’un
réalisateur y trouve des techniciens de qualité. Pour ma part, j’y ai trouvé Willy, le meilleur accessoiriste du monde ! », s’exclame t-il. Présente, lors de l’entretien, l’élue responsable de la
Mission cinéma de Marseille, Séréna Zouaghi boit du petit lait. « Le film réunit un casting assez impressionnant », poursuit Pierre Salvadori. « Audrey Tatou, Pio Marmaï, Vincent Elbaz
et Adèle Haenel. Adèle interprète le rôle d’une jeune femme, inspecteur de police, veuve d’un flic héroïque, courageux et intègre à qui l’on a même érigé une statue. Or, à la faveur d’une enquête,
elle découvre, à son grand désarroi, que l’homme qu’elle croyait être un héros n’est, en fait, qu’un ripou, qui a envoyé un innocent en prison. Pour elle, c’est un véritable traumatisme, d’autant
plus qu’elle ne veut pas choquer son fils en lui révélant brutalement la vérité. L’image du père est importante, surtout pour un petit garçon, mais entretenir un enfant dans le culte d’un mensonge
est tout aussi dangereux. Avec psychologie, elle essaye de rétablir une réalité plus conforme à la vérité, elle tente aussi de réparer les torts commis et de soigner les blessures qu’elle n’a pas
infligées car à cause de son mari, un innocent a été jeté en prison. Lorsqu’il en sort, il est révolté contre la société. Dans quelques minutes, nous allons tourner une scène cruciale, celle
justement où cet innocent injustement incarcéré, Antoine, interprété par Pio Marmaï pète un cable et fait exploser le restaurant que vous voyez là-bas sur la plage de l’Estaque. J’ai un peu le trac
car, bien évidemment, je ne peux faire qu’une seule prise. Ce sera une vraie explosion avec des bouteilles de gaz, le Samu, les pompiers, la police, les cordons de sécurité. Il n’y a pas d’effets
spéciaux ! C’est un film où il y a plusieurs scènes d’action, ce qui est une première pour moi, mais je ne dirai pas que c’est un film d’action. Je dirai plutôt que c’est un film d’amour, et
ceci à plusieurs niveaux. Entre Agnès (Audrey Tautou) et son mari Antoine (Pio Marmaï) écorché vif, en révolte permanente qu’elle ne reconnaît pas lorsqu’il sort de prison, tellement il est aigri,
entre Yvonne (Adèle Haenel) et un collègue dont elle ignore les sentiments. C’est aussi un film sur les masques, les mensonges, les faux-semblants. C’est un film où il se passe des événements
violents et tragiques, mais c’est aussi un film avec beaucoup d’humour et d’auto-dérision. Il sortira en principe à l’automne 2017. »
L’explosion se passa bien et ne nécessita effectivement qu’une seule prise. La soirée se poursuivit par la fête de fin de tournage à Marseille. Ce fut ce que l’on appelle une soirée explosive !
Catherine Merveilleux
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