Ce périple de l’Antiquité gréco-latine à nos jours permet de s’interroger sur la pluralité des représentations que l’on a de la Méditerranée : images fantasmées, images d’Épinal ou images stéréotypée …
Dans la Section 1, le visiteur retrouve la Grèce antique d’Athènes à Palmyre, de Rome à Tipasa en passant par Arles et Leptis Magna. Cette partie fait référence à une Antiquité lointaine, quand la Grèce puis Rome dominaient le bassin méditerranéen. On constate ensuite comment avec la Renaissance, l’architecture antique devient un modèle à imiter et à reproduire. Les vestiges de l’Antiquité deviennent sources d’inspiration pour les peintres et les sculpteurs. La Peinture de ruines demeure aussi très à la mode au 18° siècle et dans la deuxième moitié du 19° siècle et le développement de la photographie contribue à diffuser l’image des antiquités auprès d’un large public. A partir de la Renaissance, aucune collection d’Art ne saurait être complète sans un chef d’œuvre classique de la sculpture antique. C’est un must auquel nul artiste ne saurait déroger. Les artistes restent figés dans les carcans des canons esthétiques de la Grèce antique.
Dans la Section 2, le visiteur pénètre dans un espace consacré au 19° et 20° siècle où l’on voit naître un intérêt tout nouveau pour les modes de vie, les coutumes et les savoir-faire des habitants des territoires situés à l’est et au sud de la Méditerranée. Aux 19e et 20e siècles, artistes et ethnologues arpentent le bassin méditerranéen en quête de folklore, d’exotisme et de sociétés traditionnelles. Ils s’efforcent de sauvegarder les témoignages de la diversité humaine qu’ils y découvrent en faisant le portrait des habitants et en collectant des objets, dont des parures et des vêtements.
Carte blanche à Théo Mercier : À l’invitation de l’équipe des commissaires, l’artiste Théo Mercier s’est infiltré dans les réserves du Mucem et du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines. Cette immersion lui a inspiré un ensemble d’œuvres interrogeant la notion de Méditerranées à partir de fragments et d’objets éclectiques: «Je déconstruis le musée comme outil de visibilisation et d’invisibilisation. À quel moment et pourquoi un objet se trouve-t-il érigé en icône ou condamné à l’oubli ? Comment discriminer ce que l’on conserve et ce qu’on voue à la disparition ? Les œuvres que je crée pour l’exposition “Méditerranées” se fondent sur des fragments négligés, des objets que les institutions patrimoniales n’ont pas classés et qui n’ont pas la chance d’être conservés. Je leur donne une seconde vie et, avec eux, je conte des histoires à rebours de celles qu’on entend d’habitude.»
Catherine Merveilleux
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