Après l’assassinat barbare d’Ilan Halimi par le Gang des barbares, le massacre sanglant de l’école Ozar Hatorah à Toulouse salué en France par un silence assourdissant et une indifférence coupable et consternante, les actes de barbarie se sont multipliés en France avec la tuerie de Charlie Hebdo, le bain de sang de l’Hyper-Casher de la Porte de Vincennes et l’assassinat de Sarah Halimi.
Au fil de son introspection, par le biais d’un dialogue épistolaire vivant, sincère et passionnant, Juliette Hochberg reflète l’inquiétude et l’angoisse d’une jeunesse
française d’origine juive qui se sent stigmatisée et en grand danger. Que faire ? Fuir ? Choisir l’exil volontaire et faire son Alyah ou faire front ? La jeune fille est lucide et consciente
des difficultés réelles d’une intégration dans un pays où la langue, la mentalité et le système universitaire et la protection sociale sont très différents. Israël malgré toutes ses qualités n’est
pas l’Eldorado. Il ne faut pas fantasmer.
De plus, elle aurait l’impression de s’avouer vaincue par la barbarie, le terrorisme en abandonnant le terrain. Elle aurait, en quelque sorte, l’impression de fuir. C’est pour elle un véritable
dilemme et une véritable angoisse. Ecartelée entre son envie de peut-être réaliser son Alyah et son envie de ne pas renoncer à sa vie en France, elle questionne son père, qui a lui-même travaillé
dans un Kibboutz dans sa jeunesse. Il lui répond qu’à son époque partir en Israël n’était pas une fuite, un refuge. « A l’époque de ma jeunesse, on partait au Kibboutz, pour construire, pas pour
échapper à… La situation n’est plus du tout la même », explique-t-il.
Ce dialogue sans tabous, étayé par des faits, des témoignages, des événements précis et des souvenirs offre matière à réflexion. Il se lit d’une traite et avec plaisir. Plein d’humour et de
tendresse, il touche au cœur et interpelle. Quel avenir la France offre-t-elle aux jeunes Français de confession ou d’origine juive ? L’alternative restera-t-elle pour eux de périr
dans un attentat ou de quitter leur Patrie, le pays des Droits de l’Homme, pour échapper à une mort inéluctable ?
*Le Kaddish est la prière des morts dans la religion juive
** Thierry Hochberg est aussi l’auteur de Paris-Auschwittz-Paris 1993. Prix mémoire de la Shoah écrit avec son père, rescapé des Camps de la mort.
Kaddish pour la France.
Editions Le Bord de l’eau.
Collection Judaïsme dirigée par Antoine Spire
Catherine Merveilleux
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