Le Jour et La Nuit
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Falanga

Ella Falanga, «Ella, Elle l’a, ce je ne sais quoi, que d’autres n’ont pas, ce tout petit supplément d’âme, cette petite flamme ».

 

Après un succès fulgurant, Ella Falanga s’était éclipsée de la sphère des vernissages et de la Une des médias. Rançon du succès oblige. Après une tournée internationale à San Francisco, en Suisse et aux Antilles, l’artiste peintre et plasticienne avait éprouvé après cette ascension vertigineuse, l’impétueux besoin de se ressourcer et au grand désarroi de ses fans avait disparu de la circulation. Où était-elle ? Que faisait-elle ? Après avoir passé un diplôme d’Art thérapeute, elle préparait une nouvelle exposition dont elle vient de donner la primeur, lors du vernissage privé qui eut lieu dans le cadre idyllique, sauvage et paradisiaque d’un nouveau lieu à nul autre pareil, dédié à l’Art situé à l’Estaque à La Mongarde.
Lors du vernissage, un grand nombre d’amateurs frustrés par une si longue absence et une si longue attente se pressèrent pour admirer des tableaux à la fois Long Wave et New Wave et s’arrachèrent les toiles de cette artiste talentueuse qui a un style bien à elle, à la fois subliminal et onirique.
Son nom claque comme un coup de fouet et sa peinture sans concessions, tout comme elle, nous fait pénétrer dans son univers, dans sa sphère d’intimité. Chaque tableau est une confidence, une part d’elle-même où elle se donne et s’abandonne car elle s’adonne à son Art. Pour lui, elle a supporté bien des galères, affronté bien des tempêtes et heurté bien des écueils. Chaque œuvre est un aveu qui fait pénétrer le spectateur dans la chaleur ou les affres d’une passion à fleur de peau. Abandon, liberté, passion des amants, aveu, douleur sont les thématiques qui constituent son univers. Son œuvre exprime à la fois une force maîtrisée et une fragilité, une blessure intime, originelle. Le thème de la féminité est omniprésent et récurrent ainsi qu’un sentiment de manque, d’inachevé, d’inaccompli qui conduit à une quête, à une soif d’idéal. Ses tableaux ne sont pas des tableaux de complaisance, des variations, des exercices de style, des objets esthétiques de décoration, ils sont l’expression d’un vécu. Ses tableaux sont son Moi intrinsèque, son essence.
«Lorsque je peins mes tableaux, je suis animée d’une force qui me dépasse, confie-t-elle, et l’expression de cette dynamique est inconsciente. Je suis originaire de Frais Vallon et si je fais le bilan comme dans la Chanson de Bruel « On s’était donné rendez-vous dans dix ans », je suis en quelque sorte une rescapée. Beaucoup des amis de mon adolescence  ont sombré dans la toxicomanie, se sont suicidés. Je pense que malgré ma fragilité, j’ai une certaine force vitale. »
La technique de Falanga est très personnelle. Elle peint son sujet sur bois, d’une manière accomplie digne de Michelangelo, puis elle superpose des pigments naturels, du papier de soie, des glacis, du papier de cristal, du papier brûlé. La superposition des couleurs, des matières habillent le personnage de différents drapés, de différents voilages, mais paradoxalement, en le drapant, le déshabillent, le mettent à nu et révèlent son identité, son moi profond, son essence et les arcanes de son subconscient. « C’est une peinture fœtale à la fois aquatique, enveloppe, terre et mère.», comme elle le dit elle même. Son art émerge du plus profond de son âme et prend au cœur et aux tripes.
C’est authentique et fort.

Catherine Merveilleux

 

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