Depuis longtemps, j’aime le travail d’Ella Falanga et j’en suis une Fan inconditionnelle, mais je dois avouer, que cette fois, elle m’a littéralement bluffée. Falanga confie avoir été transcendée
lorsqu’elle s’est lancée, à corps et à cœur perdus, dans cette nouvelle série de tableaux, qui tout en gardant le style et la technique qui sont sa griffe, ont su se renouveler, s’enrichir.
Intrinsèquement, ils ont l’essence, l’originalité, la spécificité, la marque de fabrique de Falanga à nulles autres pareilles, mais son œuvre s’est enrichie, étoffée d’une énergie dynamique, d’une
pulsion de vie indéfectible et irrépressible, d’une nouvelle vitalité, qui sont peut-être annonciatrices d’espoir. Selon le poète archaïque Hésiode, auteur de la Théogonie, à l’origine du monde,
régnait le Chaos. Le monde n’était que décombres et que vacuité. Sans l’intervention de Gaïa et d’Eros, le monde ne serait resté qu’une profonde crevasse aux milieu du tumulte et des ténèbres. Gaïa,
terre et mère nourricière fut source de vie. Cette déesse généreuse et prolifique est le fil rouge de la nouvelle exposition de Falanga, qui s’inspire de la substantifique moelle de la vie et sa
luxuriance flamboyante.
Habitée par cette thématique, Fallanga décline tout ce que le sujet peut avoir de lumineux (le Commencement), de suggestif et d’érotique (l’Etreinte, Intimement liés), de joyeux (Danse joyeuse) et de
porteur d’espoir (Au delà de l’eau, La Naissance de Gaïa). Les Arbres de vie sont eux aussi inspirés par cette formidable pulsion de vie, de sève montante. Certains tableaux flamboyants grâce à
l’apport de la couleur rouge, ce qui est tout à fait novateur dans l’œuvre de Falanga, ont une connotation révolutionnaire, sanglante ( Marianne en mouvement).
Le dénominateur commun entre tous ces tableaux est qu’ils dégagent une sensualité exacerbée et torride. Sensualité dont les prémisses se profilaient légèrement voilés dans les œuvres précédentes,
mais qui émerge et qui exulte dans ces nouveaux tableaux.
Une exposition à ne manquer sous aucun prétexte.
Catherine Merveilleux
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