Le ton est donné, le décor est planté et Marion Brunet, dans ce premier roman, nous plonge dans l’univers de Johanna et de Céline, deux adolescente à peine sorties de
l’enfance qui vivent un quotidien morne et sans espoir, dans le lotissement d’une petite ville du Vaucluse entre Cavaillon et Avignon, entre un père alcoolique et une mère employée municipale,
cantinière dans une école. Seule Jo, l’aînée essaye d’échapper au déterminisme familial qui semble condamner les deux sœurs à rester prisonnières de leur milieu, à rester engluées dans leur quotidien
et à reproduire le cycle de l’histoire de leurs parents. Lorsque Céline tombe enceinte, comme sa mère au même âge, les tensions s’exacerbent et la famille vole en éclats jusqu’à la tragédie.
Manuel, le père de Céline, ivre de rage et prêt à en découdre avec le premier venu se laisse submerger par la colère, le racisme et les préjugés et commet l’irréparable.
L’Eté circulaire est un roman âpre, sombre avec une intrigue bien menée et des personnages d’une profondeur psychologique réfléchie. La fresque de société est d’une grande maturité. Les mots sont
crus, précis. Un roman entre ombre et lumière où les personnages malgré leurs défauts sont terriblement attachants.
Marion Brunet a 40 ans. Originaire du Vaucluse, elle vit à Marseille. Après des études de Lettres, elle a travaillé comme éducatrice spécialisée. Elle est actuellement lectrice pour diverses maisons d’éditions et anime des rencontres littéraires au sein d’établissements scolaires.
Catherine Merveilleux
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