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Chronique du mépris ordinaire, un livre coup de poing de Michel Amas

Pour Michel Amas, avocat au barreau de Marseille, la rentrée s’annonce intense. Outre une exposition à la Carsam, le vote de son projet de loi à l’Assemblée nationale, son livre très attendu Chronique du mépris ordinaire sortira aux éditions du Panthéon, en octobre prochain.

 

Maître Michel Amas a, depuis plusieurs années, pris à cœur et à bras le corps la problématique des enfants placés et est devenu un éminent spécialiste de ce sujet douloureux. Son livre Chronique du mépris ordinaire est un recueil d’histoires vraies où il est intervenu en tant qu’avocat aux quatre coins de France pour défendre des familles écartelées, déchirées par des placements souvent iniques. Il ne nie pas le fait que parfois un placement provisoire peut s’avérer nécessaire, lors d’un accident de la vie, lors d’une dépression, lors d’une impossibilité matérielle ou physique pour les parents à assumer leurs responsabilités, mais il s’insurge contre le fait que, bien trop souvent, ces placements soient faits à la hussarde, sans empathie, sans bienveillance, non justifiés et que selon lui, des personnes déjà bien malmenées par la vie soient victimes d’un mépris inconcevable et de dérapages inacceptables et violents de la part des services sociaux.

 

Son livre, qui est un véritable pamphlet, ouvre la boîte de Pandore de ce sujet tabou longtemps entouré de silence. Les audiences ont, en effet, lieu à huis clos. Le public, les proches, les journalistes n’ont pas le droit d’y assister.


C’est la raison pour laquelle, Michel Amas a décidé avec toute la passion, qui est la sienne de lever le voile, qui dissimule ce sujet méconnu du grand public en publiant un recueil d’affaires qu’il a eues à plaider. Son livre est bouleversant. Le lecteur est immergé dès les premières pages dans un océan d’horreur, celui qu’ont à vivre les parents d’enfants placés de façon définitive et péremptoire. Ce livre de destins fauchés est destiné à lutter contre le mépris ordinaire à l’encontre des familles. Ce recueil de témoignages fait froid dans le dos : viols, attouchements sexuels des enfants placés dans les foyers de l’ASE, fugues et désespoir de ces enfants, négation, délitement et destruction des liens naturels avec la famille naturelle de ces enfants. La plume de Michel Amas fustige les services sociaux, dénués, selon lui, d’empathie, de bienveillance, qui broient des vies en toute impunité et dont les dysfonctionnements brisent définitivement des vies. Il déplore aussi que la notion d’accompagnement n’existe pas au nom du principe de précaution. Son livre est un vibrant plaidoyer en faveur des familles et une violente diatribe contre ceux qu’il appelle «les apprentis sorciers» des services sociaux.
Certains des dossiers relatés sont ubuesques et l’on a du mal à croire à tant d’incompétence, de laxisme, d’indifférence et de mépris. Michel Amas confie que ces dossiers sensibles hantent souvent ses nuits et que le sort de ces familles malmenées impactent sa vie.


Ce livre est un journal de campagne où l’avocat rend compte des gros dégâts commis par une administration, juge-t-il, inconsciente et déplore le fait que les droits de parents ne soient pas reconnus. Ils peuvent, en effet, adresser des courriers au juge, mais paradoxalement celui-ci n’est pas obligé de leur répondre. Aujourd’hui 300.000 enfants relèvent de l’Aide sociale à l’Enfance pour un budget de 9 milliards d’euros durant l’année 2021 et 224.000 sont placés. «Le budget est un budget de dingue» estime-t-il. C’est donc une problématique sociétale importante humainement, éthiquement et budgétairement déclare Michel Amas et il faut impérativement réformer ce Mamouth.
Michel Amas aidé de plusieurs députés dont Valérie Boyer et Guy Treissier a donc rédigé un projet de loi afin de donner des droits aux parents pour notamment :
- Obliger le juge à répondre aux requêtes des parents, dans les quinze jours, par ordonnance motivée, comme en matière d’instruction.
- Autoriser l’appel de ces décisions, qui sera tranché dans le mois, comme en matière d’instruction.
- Introduire une caméra dans le cabinet du juge, comme en matière d’instruction, pour mettre un terme au huis clos.
- Obliger, à peine de nullité de la procédure, le juge à circulariser à toutes les parties, le rapport des services, un mois avant l’audience.

 

Chronique du mépris ordinaire

Un livre de Michel Amas

aux éditions du Panthéon


Catherine Merveilleux


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