Le Jour et La Nuit
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Le livre de ma mère d’Albert Cohen au théâtre du Gymnase avec Patrick Timsit

C’est au théâtre du Gymnase que Patrick Timsit vient d’interpréter quelques extraits choisis du Livre de ma mère écrit par le grand auteur Albert Cohen. Une prestation remarquable de Patrick Timsit dont ce n’est pas le registre habituel, qui a bouleversé tous les spectateurs présents et les a émus jusqu’aux larmes.

 

C’est en lisant les trois derniers paragraphes du Livre de ma mère que l’on  comprend pourquoi l’auteur a écrit ce livre. Il s’adresse aux fils des mères encore vivantes pour leur  demander de prendre soin de leur mère.  Le temps presse car aucun fils ne sait, n’a conscience que sa mère est mortelle.

 

Les fils croient «les pauvres fous» que leur mère ne mourra jamais.

 

«Fils des mères encore vivantes, n’oubliez  plus que vos mères sont mortelles. Je n'aurai pas écrit en vain, si l'un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère, un soir, à cause de moi et de ma mère. Soyez doux chaque jour avec votre mère. Aimez-la mieux que je n'ai su aimer ma mère.»

L’auteur nous relate alors les moments vécus avec sa mère, des moments intimes, simples, familiers. Le livre est plus une succession d’états d’âme qu’un récit chronologique. L’auteur ne raconte pas une histoire. Parfois une anecdote remonte à sa mémoire. L’auteur suit les méandres de ses pensées. De temps en temps, il crie sa solitude, son besoin physique de la sentir près de lui car il est toujours "son petit garcon d’autrefois».

 

«Je ne la veux pas dans les rêves, je la veux dans la vie, ici, avec moi, bien vêtue par son fils et fière d'etre protégée par son fils. Elle m'a porté pendant neuf mois et elle n'est plus là. Je suis un fruit sans arbre, un poussin sans poule, un lionceau tout seul dans le désert, et j'ai froid.»

 

L’auteur nous parle d’une maman émigrée, venant de Corfou, faisant des fautes de français, humble et modeste dont l’unique objectif était de soigner, nourrir, soutenir son fils qui au fil des années était devenu un personnage important évoluant dans les hautes sphères de la société. Sa maman disparue, il regrette ces moments futiles gaspillés avec des gens importants mais futiles et sans intérêt. Il regrette aussi de s’être un jour emporté contre elle et ce souvenir le taraude. Il regrette de n’avoir pas été assez présent à ses côtés.

La mise en scène de Dominique Pitoiset est intelligente. On y voit Patrick Timsit visionner des films de sa propre enfance où une jolie maman (sa propre maman) en maillot de bain sourit à la vie.

Un chant d’amour poignant  et un hommage bouleversant à toutes les mères du monde par l’auteur de Solal et de Belle du seigneur remarquablement interprété par un Patrick Timsit qui aura attendu trente ans avant d’oser s’immiscer dans ce texte incroyablement beau.

 

Théâtre du Gymnase
D’après Le Livre de ma mère d’Albert Cohen (Editions Gallimard)
Avec Patrick Timsit
Mise en scène et scénographie Dominique Pitoiset


Catherine Merveilleux

 

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