Musicien de génie, Mozart suscita la jalousie de ses confrères, notamment celle d’Antonio Salieri. Aussi, sa mort mystérieuse en décembre 1791 fut-elle immédiatement
attribuée à celui-ci, qui de notoriété publique était jaloux de lui. Il fut soupçonné de l’avoir empoisonné. Pouchkine développa cette thèse, mais aussi et surtout la thématique existentielle du
génie injustement distribué. Pourquoi Dieu se penche-t-il sur le berceau de certains qui ont un talent inné et laisse-t-il les autres dans le marasme de la médiocrité ?
Dans l’adaptation de Jean Chollet, Salieri ne choisit pas le poison pour supprimer Mozart. Il lui suggère d’écrire la musique d’un mauvais livret et pense ainsi qu’il va se ridiculiser. Mozart
déjoue cependant le piège en composant de manière magistrale la mythique Flûte enchantée. La Thèse de la mort de Mozart commanditée par Salieri, compositeur en titre de la Cour, qui se serait
senti menacé par le génie de Mozart, a convaincu un grand nombre de personnes, mais la réalité est probablement toute autre comme le relatent des investigations faites par des spécialistes sur les
maladies contactées par Mozart au fil des ans, notamment sur une variole dont il garda vraisemblablement des fièvres streptococciques récidivantes et auxquelles il finit par succomber. Le 5 décembre
1791, Mozart mourut à une heure moins cinq du matin.
Les représentations ont lieu dans la chapelle de l’Espace Saint-Martial, un lieu magique à l’acoustique parfaite. La lumineuse Soprano Sophie Nogoïta a une voix pure et angélique. Le
Baryton-Basse Ruben Monteiro Pedro, qui étudie actuellement au conservatoire de Lausanne est lui aussi très talentueux. L’acteur, Séverin Bussy incarne un Mozart malicieux, un véritable enfant
prodige qui a un véritable don, un génie, un feu d’artifice. Quant à Christophe Gorlier qui incarne Salieri, directeur artistique du Théâtre La Comédie Ballet et directeur artistique de La Comédie
d’un autre temps que l’on a aimé dans Et vogue saltimbanque , dans La Femme de prêtre, dans Marius, Fanny et César ou On ne badine pas avec l’amour et qui excelle en cascades équestres, il est tout
simplement bluffant dans le rôle sulfureux, énigmatique et paradoxal de Salieri qui jalousa Mozart toute sa vie et qui finit cependant par le pleurer, lors de sa tragique disparition. Coup de chapeau
aussi à Anne Cholet par sa prestation au piano et aux grandes orgues.
Distribution
Mozart : Séverin Bussy
Salieri : Christophe Gorlier
Soprano : Sophie Nogoïta
Baryton-Basse : Ruben Monteiro Pedro
Piano : Anne Chollet
Scénographie, mise en scène et lumières: Jean Chollet
Espace Saint-Martial
2 rue Jean Henri Fabre
Du 7 au 29 juillet, 18h jours impairs
Réservations : 04 86 34 52 24
Catherine Merveilleux
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