L’exposition confronte la réalité avec le ressenti et plonge celui qui regarde dans une introspection intime qui lui permettra de confronter illusions et réalités afin de se forger des convictions au delà des apparences.
L’illusion de la perception selon Luke Newton
L’œuvre de Luke Newton se décline comme une galaxie pop et colorée, qui sous son aspect ludique et fun aborde les thématiques brûlantes de notre société écartelée entre barbarie et légèreté parfois même inconscience.
L’œuvre de Luke Newton est une exhortation à ne pas se laisser subjuguer et duper par les apparences. Dans l’univers qui est le sien, l’enfer côtoie le paradis. L’innocence et la naïveté de l’enfance côtoient la barbarie. Les pulsions de vie et d’amour côtoient les pulsions de mort dans une ambivalence absolue.
Crayons not carnage
Dans la série «Crayons not carnage», les redoutables armes à feu sont en réalité d’inoffensifs assemblages de crayons de couleurs. Luke Newton confie que cette série lui a été inspirée à la suite de l’attentat terroriste de Charlie Hebdo en 2015. Elle évoque la puissance de la création artistique face à la violence des armes. C’est en quelque sorte un hommage rendu à la mémoire des personnes touchées par ces attentats et une perspective de réflexion et d’introspection sur la capacité des artistes à s’engager pour lutter contre la brutalité et l’atrocité des attentats. Face à l’indicible barbarie, en tant qu’artiste Luke Newton répond en créant des armes factices, des cibles, des bâtons de dynamite avec des crayons de toutes les couleurs. L’artiste se sert ainsi de l’arme pacifique qu’est la création pour dénoncer le carnage inhumain perpétré, lors de l’attentat et réveiller la conscience de ses contemporains.
Le galériste, David Pluskwa, a d’ailleurs organisé, à la suite de l’attentat de Charlie Hebdo en 2015, une vente aux enchères d'œuvres réalisées par les artistes de sa team dont Luke Newton, qui a à cette ocasion offert une oeuvre de sa série «Crayons not carnage», dont les bénéfices furent versées aux familles des victimes.
Squelettes, armes à feu, crânes, guillotines multicolores dénoncent l’inhumain d’une manière non dénuée d’humour. Le macabre et l’innocence de l’enfance loin de s’opposer forment un ensemble harmonieux. En juxtaposant les contraires, l’artiste démonte avec humour nos préconçus et fait voler en mille éclats l’illusion de la symbolique. La crainte surgit au détour d’une image ludique tandis que le masque de la mort s’arrondit et se teinte d’innocence enfantine.
L’année dernière, Luke Newton a eu carte blanche à Roubaix - La Piscine Musée d’Art et d’Industrie du 8 octobre 2022 au 8 Janvier 2023 pour une exposition intitulée : Luke Newton. Un produit de consommation.
Sous leur apparence pop et manufacturée, les créations de Luke Newton comportent de forts accents conceptuels et mettent en exergue des problématiques cruciales et brûlantes qui interpellent et suscitent de multiples questionnements. A première vue, les pièces qu’ils présentent paraissent banales et quotidiennes. Cependant, après réflexion, il s’avère que la sensation de banalité disparaît et que l’on se retrouve troublé par la puissance du paradoxe qui émerge .
Tout est aussi une question d’interprétation. Le LOL d’un rouge éclatant peut être ressenti à première vue comme une plaisanterie mais si on l’observe de plus près, on découvre les lettres brisées du V et du E, symboles d’un LOVE tombé en morceaux, vestiges d’un amour brisé.
Crayons not Carnage ; Hommage à Holbein
Hommage à Holbein
Avec «Hommage à Holbein», Luke Newton fait sien l’usage de l’anamorphose immortalisée par l’un des grands maîtres de la Renaissance, Holbein dans le tableau les Ambassadeurs. La minuscule tête de mort entrevue à l’entrée de la galerie, s’étire, se déforme jusqu’à en devenir méconnaissable au fur et à mesure que l’on s’approche d’elle.
Skull Drawings
«Les Skull Drawings» qui semblent, quant à eux tracés par de très jeunes enfants n’en demeurent pas moins des crânes humains avec toute la dimension macabre que cela représente. Ces dessins innocents sont tout à fait emblématiques du travail de Luke fait de la mise en évidence des paradoxes qui jalonnent notre vie et notre société.
L’Illusion de la perception selon Lady M
Les lignes et les couleurs, symboles du temps qui passe expriment la dynamique de la vie et les émotions mentales qui traversent l’esprit. Leurs rythmes créent une danse, un reflet des mouvements internes liés à l’âme, les pensées conscientes et inconscientes et les sentiments du ressenti. La superposition des couleurs, comme les strates de nos émotions, décrypte notre conscience à la recherche d’une sensation.
Lady M choisit de manipuler cette vibration chromatique pour créer une atmosphère qui inspire la joie, la mélancolie, la douceur , l’énergie ou tout autre émotion. L’univers de Lady M est un univers décodé qui nous incite à la méditation et nous permet de vivre un eexpérience sensorielle inédite et intéressante.
Un duo insolite et complémentaire à ne pas manquer.
L’Illusion de la perception du 3 au 26 octobre
Galerie David Pluskwa Art Contemporain
Espace 53 rue Grignan
13006 Marseille
Horaires d’ouverture:
du mercredi au samedi : 14h30 à 18h et sur RDV
Catherine Merveilleux
David Pluskwa, Lady M, Luke Newton, Crayons not Carnage, L’Illusion de la perception, Catherine Merveilleux, lejouretlanuit.net, Marseille
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