Le Jour et La Nuit
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Légitime burn-out des policiers à Marseille

Les policiers, qui de par leur statut n’ont pas le droit de faire grève et qui sont soumis à un devoir de réserve, sont actuellement en arrêt maladie ou, en vertu de l’article 562, n’assurent plus que les urgences vitales. La raison de leurs arrêts de travail est dûe à un burn-out. A bout de forces, ils estiment qu’ils ne sont plus en mesure d’assurer la mission qui est la leur. Ils réclament surtout, non pas l’impunité, mais le respect de leur personne et surtout le respect de la présomption d’innocence.

 

L’événement déclencheur de ce déferlement d’arrêts maladie a été la mise en examen de 4 policiers de la Bac de Marseille et le placement en détention provisoire de l’un d’entre eux, à la suite des violentes émeutes à Marseille où des hordes barbares ont tout pillé, vandalisé et saccagé sur leur passage.
Comme dans l’affaire de Nanterre où Nahel est mort, la présomption d’innocence du policier incarcéré n’a pas été respectée et le policier a été placé en détention avant qu’une enquête approfondie ait eu lieu. Actuellement à Marseille les quelques policiers encore en service ne sortent plus que sous réquisition ou pour les urgences comme les y autorise le code 562. Les patrouilles de surveillance, les gardes à vue et les investigations sont purement et simplement annulées et de nombreux commissariats sont fermés.

C’est une situation insolite et inédite en France et dans n’importe quelle démocratie. Le pouvoir exécutif ne va pas pouvoir rester plus longtemps dans le déni et prôner l’Ordre comme Emmanuel Macron vient de le faire dans son dernier discours prononcé en Océanie, alors que les Forces de l’Ordre sont aux abonnés absents et dans un état d’anxiété qui les rend incapables de remplir leur mission qui est d’assurer l’ordre public.

A un an des Jeux Olympiques, notre pays a basculé, n’ayant pas peur des mots et n’usons pas d’euphémismes, dans une guérilla civile. Nous assistons, impuissants, à une implosion de la société et à la rupture du Contrat social qui vole en éclats, tout comme les vitrines des magasins saccagés, en faisant de multiples dégâts collatéraux.

Ce Contrat social dont parle Jean-Jacques Rousseau est indispensable à la paix sociale et à la vie dans une démocratie digne de ce nom. En effet, au commencement de l’Humanité, régnait le chaos, l’anarchie, la violence, la loi du plus fort. Si l’homme préhistorique avait envie d’une femme, il l’attrapait par les cheveux, la violait sans préliminaires pour satisfaire sa libido. S’il avait envie de s’approprier une caverne, il en prenait possession et si un autre mâle le regardait de travers, il le massacrait à coup de massue.
C’est ce qui se passe aujourd’hui, où les squatteurs occupent des logements, qui ne leur appartiennent pas, où les prédateurs violent des femmes, volent ce qui leur fait envie et tuent pour un regard. Nous sommes en pleine régression et nous replongeons dans les ténèbres de l’aube de l’humanité.

Dès l’antiquité, il s’avéra impératif et nécessaire de créer un pacte social entre les hommes pour légiférer, canaliser leurs pulsions primitives et barbares. La nouvelle organisation sociale alors mise en place reposait, comme je l’ai dit, sur un Contrat social librement consenti et contracté par l’ensemble des citoyens qui leur garantissait la liberté et l’égalité devant la loi et la paix sociale en échange de leur adhésion à l’intérêt général et aux lois. L’Homme accepta alors de son plein gré, ou pas, d’œuvrer pour l’intérêt général et à renoncer à son intérêt particulier lorsque la recherche de l’intérêt particulier était contraire à l’intérêt général comme l’écrivait déjà Jean-Jacques Rousseau dans son essai «Du Contrat social».
L’intolérance à la frustration, la satisfaction des désirs immédiats, le manque de projection dans une perspective globale et l’égocentrisme régressif génèrent systématiquement la violence. La Civilisation et le Contrat social avaient réussi à refouler ces pulsions primitives dans les tréfonds de l’inconscient. Aujourd’hui, elles font un retour triomphal et dévastateur. Il avait fallu des siècles de Contrat social pour civiliser les hommes, adoucir leurs mœurs barbares et canaliser leurs pulsions primitives. La prévalence des intérêts catégoriels, individuels et le communautarisme, au détriment de l’intérêt général font aujourd’hui régresser l’homme qui redevient primitif, violent, égocentrique et barbare.
Le Contrat social prévoit que lorsque le citoyen accepte de ne plus obéir à ses pulsions, ce soient les Forces de l’Ordre qui soient investies du devoir d’endiguer la violence, d’empêcher les viols, les razzias, les saccages et les cambriolages. Elles sont les bras armés de la Justice. Or, aujourd’hui une partie de la population honnit les Forces de l’Ordre («Tout le monde déteste la police.») car elles entravent leur pulsions violentes et dévastatrices.
Le burn out des policiers de Marseille fait tache d’huile et touche désormais toute la France. Il est impératif que nos dirigeants prennent en considération la problématique des Forces de l’Ordre. Il y va de l’avenir de notre Démocratie, qui est en train de sombrer dans une anarchie tyrannique.

Il va sans dire que si à la suite d’une enquête équitable, le policier se révèle coupable, il doit être sanctionné comme n’importe quel citoyen, mais cette incarcération de l’un de leurs collègues, sans autre forme de procès, a profondément choqué et c’est légitime les policiers qui ont accumulé les heures supplémentaires non rémunérées pendant toute la durée des émeutes et qui se sont faits agressés, insultés par des barbaresques envers lesquelles la justice se doit d’être impitoyable.

 

 

Catherine Merveilleux


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