Le Jour et La Nuit
Le Jour et La Nuit

Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé par Frédéric Beigbeder

Dans son dernier livre, Frédéric Beigbeder nous livre ses confessions d’un enfant du XXI° siècle, un siècle où domine le Politiquement correct et où il est dangereux de ne pas adhérer à la pensée unique. Le livre débute par la description de sa maison vandalisée à cause de certaines de ses prises de position et de son désarroi face à ce totalitarisme intellectuel qui devient plus qu’inquiétant…

"Longtemps j’ai cru que la vie était une fête ; passé la cinquantaine, la vie est un interminable lendemain de cuite. J’ai toujours voulu être transgressif sans savoir que j’étais conformiste. Aujourd’hui, je me sens mieux dans un monastère augustinien qu’au bordel, et les militaires m’amusent plus que les fashionistas. Mais se confesser dans un livre ne garantit aucune absolution ; passez votre chemin si vous cherchez dans ce livre autre chose qu’un homme qui tente de se comprendre."  Frédéric Beigbeder

 

Au fil des pages, Frédéric Beigbeder fait son introspection et réalise qu’en se voulant transgressif, il n’était, en fait, que conformiste et que cette longue succession de transgressions, de nuits torrides et sulfureuses où l’alcool coulait à flots et où lui et ses comparses se perdaient dans les paradis artificiels était d’un ennui mortel.

Cette prise de conscience de la vacuité et du vide sidéral de toutes ces vanités n’est pas assortie d’un mea-culpa. Non, il ne regrette rien. Il est simplement las de ce tourbillon de fêtes dénuées d’intérêt réel et confie qu’il est plus attiré désormais par une retraite spirituelle dans un monastère et une parenthèse dans une caserne militaire que par une nuit au bordel. Il en profite pour dire adieu à la coke, aux nuits trop arrosées et se recentrer sur l’essentiel, à savoir sa femme et ses enfants.

Il en profite pour reconnaître que la libido des hommes est quelque chose de terrible, «un désir effrayant». L’homme, selon lui, est « une menace d’amour » et révèle que les hétérosexuels ne pensent qu’à ça et que pour eux, chaque femme non conquise est une frustration. Selon lui : « La pornographie occupe leur cerveau en permanence » car ils ont une véritable addiction au sexe des femmes. Les néo féministes ont raison de dénoncer le regard masculin (The Male gaze) comme réduisant la femme à un corps. « S’’il n’y avait rien pour nous limiter, on se ferait sucer toute la journée par des femmes », avoue Frédéric Beigbeder, qui ajoute que les religions et le mariage ne sont, en fait, que des stratagèmes pour limiter les dégâts. Il confie, d’autre part, que pendant des années, il a anesthésié sa libido en consommant de la coke. L’auteur dénonce néanmoins les excès des néo féministes et des adeptes de la Woke culture car même s’ils sont obsédés par le sexe, les hommes ne sont pas tous des violeurs et des prédateurs en puissance.

 

Longtemps considéré comme un fêtard cynique et défoncé, Frédéric Beigbeder ne se reconnaît plus dans ce portrait. Il a changé et a trouvé la structure de son chaos.

Paradoxalement, alors qu’on le croyait guéri du dandysme et du cynisme, il conclue son livre en souhaitant à ses lecteurs « une agréable apocalypse »…

 

 

Catherine Merveilleux

 


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