Le Jour et La Nuit
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L’Homme qui voyait à travers les visages, un roman d’Eric-Emmanuel-Schmitt

Tout commence par un attentat sanglant à la sortie d’une messe à Charleroi. Le narrateur, Augustin,  jeune stagiaire du journal local de Charleroi est présent. Il assiste, médusé,  au massacre. Sous ses yeux, le terroriste extermine les fidèles qui assistaient à des funérailles. Il voit tout, mais plus encore car il possède un don. Celui de voir à travers les visages et de percevoir autour de chaque être humain, les souvenirs, anges ou démons qui les inspirent, les motivent ou les hantent. S’agit-il d’un psychopathe ou au contraire d’un homme doué d’une sensibilité et d’une empathie hors du commun ?

Orphelin, sans le sou, sans attaches et sans domicile fixe, Augustin est exploité par le directeur de son journal, M. Pégard, qui grâce à lui et à son témoignage exclusif voit le tirage de son journal augmenter de façon conséquente. La police et la justice comptent sur son témoignage pour savoir si le terroriste, Hocine est un loup solitaire ou s’il appartient à un réseau djihadiste. Une juge d’instruction, Mme Poitrenot, fantasque et clairvoyante prend sa déposition. Elle croit en son don et veut bien croire en Dieu, mais désenchantée et aigrie par tous les malfrats qu’elle a auditionnés et toutes les horreurs dont ele a été témoin, elle s’interroge sur la légitimité pour les hommes, quelle que soit leur religion, d’agir au nom de Dieu pour perpétrer des massacres, des actes barbares, des génocides. Elle est en proie au doute.  Le jeune Augustin est amené par le cours des événements à interviewer l’auteur, Eric-Emmanuel-Schmitt en chair et en os.

Il constate que cet auteur qu’il idolâtre est lui aussi entouré des nombreux êtres qui ont peuplé sa vie ou inspiré sa réflexion. Grâce à lui, lors de ses investigations sur la violence, le Bien, le Mal, le spirituel et le sacré, le jeune homme est amené à réaliser « The interview » et à produire «The scoop».
Après La Nuit de feu, Eric-Emmanuel-Schmitt poursuit sa réflexion spirituelle à propos de l’existence de Dieu, du libre arbitre. Il réfléchit sur l’identité de chaque être humain, laquelle est représentée par ces morts qui accompagnent les vivants, qui les influencent, les réconfortent ou les critiquent, leur montrent le droit chemin ou au contraire les font basculer dans le crime et la violence. Qui parle par notre bouche lorsque nous parlons ? Peut-être nous, peut-être nos parents, peut-être les philosophes que nous avons lus, peut-être la société, peut-être Dieu… Qui sommes nous, en fait, et sommes nous réellement les auteurs de notre vie ?
Une réflexion sans concessions extrêmement courageuse sur le terrorisme après les attentats de Saint-Etienne du Rouvray et ceux du Bataclan auxquels on ne peut s’empêcher de penser en lisant ces pages et les sourates vindicatives et haineuses que l’auteur cite.
Une réflexion métaphysique sur notre société qui sort des sentiers battus et une construction du roman très originale.

 

L’Homme qui voyait à travers les visages.

Un roman d’ Eric-Emmanuel-Schmitt.
Paru aux Editions Albin Michel


Catherine Merveilleux

 

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