Jean-Marc Michelangeli et Gabriel Xavier Culioli

Barbara Furtuna est le premier opus de la trilogie Nos terres promises écrite à quatre mains par Gabriel Xavier Culioli et Jean-Marc Michelangeli. Un livre dont la plupart des héros sont corses, mais qui a une portée universelle car ses protagonistes plongés dans les affres et les tourmentes de l’Histoire nous parlent de l’Homme, de ses quêtes et de ses passions.

C’est une saga familiale, qui débute à la fin du XIXe siècle et qui relate l'aventure de jeunes Corses qui, poussés par une extrême pauvreté, s'exilent à Marseille afin d'y trouver travail et sécurité.

Dans la Cité Phocéenne, ils vont croiser le chemin de personnages célèbres comme les gangsters Spirito, Carbone, Mémé Guerini, le député Simon Sabiani ou encore le journaliste Albert Londres. Noël, le chef de famille, chargé par son père Antoine de subvenir aux besoins de sa famille sera toute sa vie accablé par cette lourde responsabilité et trouvera sa voie dans la franc-maçonnerie. Son frère Orso plus rebelle, devenu policier, mettra un point d'honneur à combattre le système mafieux qui gangrène Marseille. Quant à Santa, l'épouse de Noël, elle cherchera à s'émanciper du carcan culturel corse et à s’épanouir en tant que femme.

Les hommes, Noël et Orso noueront des liens indéfectibles avec des compagnons rencontrés dans les tranchées, lors de la terrible Guerre de 14-18 et seront tout au long de leur vie accompagnés par une âme soeur : Charles, l'enfant bâtard de Don Matteo da Bozzi pour Noël, Salomon, le juif militant de la cause sioniste pour Orso.

La vie  les emportera  dans les tourmentes de l’Histoire et fera se croiser leurs destins de la Corse à Marseille et pour Orso et Salomon jusqu'au tout jeune Etat d'Israël .

Ce roman est une remarquable fresque historique, qui nous plonge dans la misère des paysans de Corse avant la Grande guerre, dans le carnage qui eut lieu pendant cette guerre qui fit des milliers de morts. Il nous montre aussi la force de résilience des rescapés qui surent à leur retour survivre à l’indicible et à la barbarie de la guerre des tranchées.

Ce premier opus retrace l'histoire universelle d'émigrés déchirés entre deux terres, deux cultures. C'est un chant d'amour à une humanité qui, après la boucherie de la Grande Guerre, a désespérément cru à une aube nouvelle, à des terres promises, à des paradigmes artificiels comme le promettaient les idéologies de l’époque comme le socialisme, le communisme ou la Franc Maçonnerie alors que dans l'ombre grandissaient des périls mortels.

Les auteurs donnent aux femmes une place centrale. Les cultures méditerranéennes ont trop souvent relégué celles-ci dans des rôles subalternes. Dans ce roman, ce sont des héroïnes du quotidien d'abord, de la grande Histoire ensuite, n'hésitant pas à s’affirmer et à se confronter  aux hommes. Santa, l’épouse de Noël qui a assumé dans l’opus 1 son indépendance, luttera dans les opus suivants pour le droit de vote des femmes avec son amie inséparables Cristina et avec elle aidera les réfugiés qui arrivent en masse à Marseille à partir de 1939. Rebecca, l'épouse de Salomon, sera une combattante au service de la cause juive en Israël. Catherine, la sœur aînée de Noël, après s’être sacrifiée à la famille de son frère, trouvera  sa voie, se mariera et deviendra une fervente militante communiste.

Le titre Les Terres promises représente, en fait, la quête de chacun des personnages à trouver sa voie, son idéal. Pour chacun, ce sera une véritable recherche du Graal.

Le roman évite tous les poncifs. Il n’est jamais manichéen.  Les personnages ne sont ni bons, ni méchants. Ils sont humains et cherchent leur voie. Chacun des personnages possède sa propre légitimité, conditionnée par sa culture, son éducation, ses croyances et son destin.

JM Michelangeli et GX Culioli ont écrit ce livre à quatre mains. Ils se sont rencontrés il y a six ans quand Jean-Marc Michelangeli a contacté Gabriel Xavier Culioli pour lui proposer de travailler ensemble sur une mini-série télévisée inspirée par l’ouvrage de ce dernier La Terre des Seigneurs. Ils ont alors écrit un synopsis découpé en 6 épisodes. Des contacts avaient été pris avec des producteurs. La crise du Covid ayant tout arrêté, ils ont pris la décision de se servir du synopsis  pour écrire un roman. Ces 2000 pages se sont révélées l’ébauche de cette magnifique saga qu’est Nos Terres promises.

Le roman est une fresque de société foisonnante étayée par une érudition implacable. Les personnages ont une réelle profondeur psychologique et sont terriblement attachants. Le suspens est haletant et le lecteur n’a plus qu’une hâte, la dernière page tournée, c’est de découvrir les deux opus suivants.