De nombreux penseurs comme Montaigne et Pascal se sont interrogés sur le divertissement, ses raisons d’être, ses sources d’intérêt et ses dangers. Pour Natashka, le divertissement dû à une
profusion d’événements a des effets pervers et détourne de l’essentiel. Par tempérament, par goût et par choix, elle se prélasse dans l’inaction, la rêverie, la paresse. Les montées d’adrénaline, le
stress, le surbooking ne s’accordent pas à son tempérament et elle aime qu’il ne se passe rien.
Pourtant la vie de cette jeune femme française exilée à Londres et mariée à un séduisant avocat new-yorkais plus photographe et D.J qu’avocat, a été subrepticement bouleversée par un événement
et de taille, sans qu’elle en mesure l’abyssale profondeur.
Elle est devenue maman et l’immixtion de cette petite créature à qui elle a donné le jour, dans sa vie de tous les jours va se révéler être l’événement, la grande histoire de sa vie. Elle qui vivait
dans sa bulle, protégée des remous et des interférences va d’abord voir la solitude et la vacuité de ses jours lui manquer, puis petit à petit va s’apercevoir qu’écrire n’est plus crucial pour elle
et que que sa vie est tout simplement épanouie grâce à l’irruption de ce petit être dont le moindre geste et le moindre gazouillis la comblent de joie et de fierté.
Un roman extrêmement personnel radicalement opposé au roman d’Eliette Abécassis, «Un Heureux événement» violent, impudique qui brisait les tabous sur la maternité, «cet heureux événement», une
idéologie selon elle fabriquée de toutes pièces. De sa maternité, l’auteur ne fait pas toute une histoire et pourtant, c’est sa plus belle histoire d’amour. Un roman auto-biographique extrêmement
touchant, sincère et authentique.
Sans Histoire. Un roman de Nataska Moreau. Editions Léo Scheer
Catherine Merveilleux
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