Le titre provocateur fait référence à la remarque déplacée et choquante d’un animateur de Skyrock, qui en 1995 prononça à la suite du décès d’un policier à Nice, lors d’une fusillade: « Il y a un flic qui est mort ce matin et ça, c’est une bonne nouvelle ! » L’animateur fut alors condamné pour apologie du meurtre.
Le livre de Michel Jacquet est cependant loin d’être un plaidoyer manichéen au profit des policiers. C’est un thriller avec des personnages sulfureux, tant du côté des flics que des voyous. Les flics
sont décrits avec leurs failles, leurs blessures, leurs amours, leurs désillusions, leurs addictions parfois, sans aucun angélisme. Ils sont loin d’être des saints et c’est loin d’être une
hagiographie. Cependant l’auteur nous fait percevoir à travers l’itinéraire de ces personnages de fiction, les séquelles et les stigmates d’une profession très dure, qui fragilise. Beaucoup de
policiers se suicident et Michel Jacquet lui-même a vécu la violence émotionnelle que l’on ressent lorsque, flic, on apprend le suicide d’un confrère et ami. Dans l’avant-propos de son roman, il
écrit : « Encore trop de policiers, gendarmes ou gardiens de prison, sont victimes d’insécurité, de stress permanent. Sans oublier le corps enseignant ou médical. Ils souffrent d’invectives
journalières de condition de travail particulières, d’un manque de respect émanant autant de la hiérarchie que du public. Quelques-uns sont allés au bout de l’acceptation et n’ont trouvé qu’une
solution pour en terminer avec ce malaise chronique : effectuer l’ultime voyage. Ils ont décidé d’inscrire le mot fin à leur histoire et de tirer le rideau sur leur souffrance ».
Cette fiction leur est en quelque sorte dédiée car comme l’explique l’auteur : « Je les ai entendus rire, chanter, vus bouffer la vie avec voracité mais je n’ai jamais vu venir le drame. Les grandes
douleurs sont toujours muettes.» Meurtris, humiliés, il leur suffit parfois d’une séparation, d’une trahison, de ployer sous les dettes et les problèmes pour basculer et commettre l’irréparable,
l’inéluctable.
C’est le cas des policiers d’un commissariat situé dans le sud de la France où a lieu une véritable hécatombe dans des conditions effroyables. Suicides et assassinats s’y succèdent à une vitesse vertigineuse, sous l’œil indifférent, dominateur et plein de morgue de leur supérieur hiérarchique, le commissaire Morre. Lorsqu’une jeune policière est elle-même assassinée, un ancien policier à la retraite, Raymond Garcia dit «Le Nervi» décide de reprendre du service avec quelques Anciens dont les méthodes sont certes efficaces mais peu orthodoxes et peu conformes au code pénal…. Suspens garanti !
Bonne nouvelle, un flic est mort
Un thriller de Michel Jacquet
Editions MaÏa
Catherine Merveilleux
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