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La loi El Khomri n’est pas le problème

La France est coupée en deux, d’une part ceux qui créent des richesses et d’autre part ceux qui les détournent…

Qui crée des richesses en france ?
Tout d’abord le salarié, l’entrepreneur, le prestataire de service, le professionnel libéral, l’artisan, l’auto-entrepreneur… mais aussi l’investisseur, l’épargnant, le consommateur…

Qui détourne les richesses crées par les premiers ?
Ce ne sont pas les chômeurs qui bénéficient d’une assurance risque pour laquelle nous cotisons tous avec plaisir, ni les malades, ni les veuves, ni les orphelins, ni les familles nombreuses, ni les nécessiteux.… C’est notre honneur que de maintenir notre système social et de santé pour les français comme pour tous ceux qui ont choisi la République Française pour les protéger.

 

Ce sont tous ceux qui profitent du système pour générer des avantages personnels non consentis qui déséquilibrent notre système politique et social.
Il s’agit par exemple des élus qui défendent les intérêts de leurs partis, qui cumulent des mandats qu’ils sont incapables d’exercer à plein temps, qui, avec les deniers du contribuable ne produisent aucune richesse, ne gèrent pas correctement l’économie puisque nous sommes en crise depuis 1974, s’attribuent des privilèges exorbitants tout en augmentant les impôts et les charges pour ceux qui créent des richesses.
Il y a aussi les syndicalistes qui défendent leurs syndicats plutôt que les intérêts de ceux qu’ils représentent et les intérêts catégoriels sans tenir compte de l’intérêt général.
Il y a les spéculateurs qui délocalisent les emplois ou qui torturent la finance ou les matières premières pour augmenter leurs profits sans générer de nouvelles richesses. Il y a enfin les tricheurs, les voleurs, les délinquants que le système judiciaire ne sanctionne pas suffisamment.
Comment le créateur de richesse peut-il se reconnaitre dans un système politique au centre duquel il est une vache à lait ?
Comment celui qui manque de tout peut-il se reconnaitre dans des syndicats dont la seule préoccupation est de défendre les budgets du syndicat ?

 

Pourquoi, le conflit sur la loi sur la travail crée un véritable malaise au sein de la population ?


C’est parce que nous sommes pris en otage alors que nous savons tous que cette loi ne contient pas les bonnes réponses pour créer de l’emploi et que le problème de l’emploi et de la création de richesses en France n’est pas un problème d’avantages sociaux mais un refus de la part de ceux qui représentent le monde du travail, au sens large, d’apporter les véritables remèdes.

Ce qui pose problème à l’économie française ce ne sont pas les avantages sociaux…
Nous sommes tous heureux de prendre cinq semaines de congés et de ne travailler que 35h par semaine, si on le peut, nous sommes tous heureux de penser que nos richesses servent à aider ceux qui sont en difficulté et nous n’en ferons jamais assez pour les aveugles, les handicapés, les personnes agées, les enfants en difficulté mais ce qui pose problème c’est ceux qui détournent les richesses.
Par exemple, quand la première compagnie d’assurance française cotée au CAC40, financée par nos cotisations d’assurance vie, d’assurance santé, d’assurance auto délocalise les emplois de ses cotisants en créant des plateformes téléphoniques ou des services de gestion à l’étranger alors, là, elle détourne nos cotisations. Cette démarche si elle est critiquable c’est parce qu’elle crée des richesses à l’étranger au détriment de ceux qui les financent. La délocalisation des services et des productions est à l’origine du déséquilibre du marché de l’emploi.

Je ne suis pas un révolutionnaire mais un pragmatique. Je suis même un européen convaincu et un humaniste internationaliste. Oui mais sur des valeurs communes à partager, pas sur des profits détournés. Le vrai problème, et tout le monde politique et syndical le sait, c’est que le financement des aides sociales est basé sur le revenu et la création de richesse. Si les charges sociales étaient prises sur l’impôt plutôt que sur les salaires, nos revenus seraient plus élevés et notre cout du travail serait aussi compétitif que tous les autres pays du monde.


En effet en France nous avons fait le choix par exemple de ne pas permettre aux enfants de travailler, d’obliger l’employeur a donner des conditions de travail décentes… Doit-on pour être compétitif revenir sur ces avancées de la civilisation et s’aligner sur les pratiques inhumaines des pays vers qui on délocalise nos emplois ? La vraie solution est de transférer l’intégralité des charges sociales vers la TVA afin que justement les produits et les services importés des pays aux pratiques inhumaines supportent notre choix de société au même titre que nos propres produits.

Tous les hommes politiques savent cela, tous les patrons de syndicats le savent aussi alors pourquoi ne pas avoir déjà mis en oeuvre la TVA sociale depuis qu’en 1981 Giscard d’Estaing l’avait proposé ? Parce que à gauche les syndicats s’y opposent car ce sont les syndicats qui gèrent les caisses de répartition qui financent les CE et les syndicats. Quand Borloo l’avait proposé en 2007, la gauche l’avait tellement diabolisé qu’il en avait perdu le ministère de l’économie pour celui de l’écologie où il avait brillamment conduit le Grenelle de l’environnement.

 

Non je ne suis pas contre le système, mais ce n’est pas en cachant que la misère en France est générée par la collusion des intérêts des élites qui nous représentent mais qui ne défendent que leurs intérêts personnels, que la situation économique de la france s’améliorera. Bien au contraire cette corruption intellectuelle ne peut nous amener qu’à une situation comparable à celle de la Grèce.

Je suis d’accord pour payer des impôts mais je veux qu’ils soient bien utilisés et qu’ils génèrent du bonheur autour de moi, je suis d’accord pour choisir des élus pour me représenter mais je ne veux pas qu’ils me trahissent.
Par contre je ne suis pas d’accord pour qu’ils bloquent le système en sachant pertinemment qu’ils jouent une pièce de théâtre pour nous amuser parce qu’ils ne veulent pas s’attaquer à l’origine de la violence…

Ce n'est pas le système qu'il faut changer mais le fonctionnement des partis politiques et des syndicats ainsi que les élus qui les dirigent…

 

Suis-je si différent de vous ?

 

Jean-Louis Ayoun

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