Le Jour et La Nuit
Le Jour et La Nuit
François-Marie Grau, Jocelyn Meire, Yann Rivoallan et Lionel Guérin
 

Christophe Castaner recruté par Shein. Une collaboration qui choque la filière Mode française !

La marque d’ultra-fast-fashion chinoise Shein, après s’être installée dans  un pop-up store au World Trade Center, du 30 octobre au 3 novembre dernier, en plein cœur du centre commerçant de Marseille, à côté du Centre Bourse, ce qui suscita une vive polémique car il s’agissait d’une enseigne de fast fashion, faisant concurrence aux commerçants du centre ville, vient d’annoncer qu’elle vient d’embaucher Christophe Castaner, qui intègre le «Comité régional Europe, Afrique, Moyen-Orient» du géant de la fringue jetable.

Alors que la réduction de l’empreinte environnementale est cruciale et que la concurrence des pays qui n’ont pas la même législation et les mêmes normes drastiques que la France et l’Europe obligent de nombreuse entreprises françaises à fermer, l’installation de cette boutique éphémère avait déjà suscité une violente polémique, selon l’UFIMH-La Mode de France qui œuvre pour une loi anti-Fashion, la nomination de  Christophe Castaner est une nouvelle aberration qui met en danger toute la filière du textile.

 

Dans un communiqué, Shein qualifie Christophe Castaner « d’acteur clé du secteur du transport international » en référence à son poste de président du conseil de surveillance du port de Marseille-Fos, « premier port de France et troisième plus important de la Méditerranée», et souligne aussi « son expérience significative dans l’administration publique, la gouvernance et la planification stratégique, ainsi que pour sa connaissance du territoire».

 

Le syndicat Mode in sud représentant le syndicat UFIMH - La Mode de France en tant que syndicat des entreprises de mode en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, s’insurge de cette nomination et dénonce le fait que «le Président du Grand Port de Marseille cumule ainsi des fonctions qui lui paraissent relever du conflit d’intérêt» et le fait que «l’ancien ministre de la République Française soit embauché  par l’un des plus gros pollueurs  du monde».

 

Ce dans un contexte où l’Union Française des Industries de la Mode et de l’Habillement – UFIMH-La mode de France, dont Mode in Sud assure la représentation en région Provence-Alpes-Côte d’Azur - a œuvré pour qu’une loi anti fast-fashion soit portée par le gouvernement français ; votée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale le 17 mars dernier, elle est depuis au Sénat.

 

Jocelyn Meire, président de Mode in Sud déclare à ce propos : « Ce recrutement par le géant de l’ultra-fast-fashion démontre une fois de plus les moyens colossaux dont Shein dispose et des méthodes qu’il emploie.La re-localisation de la mode en France, qui participe à la ré-industrialisation de notre pays pour préserver notre environnement et nos emplois, ne se fera pas sans des prises de décisions claires et fermes. Celles et ceux qui trahissent cette cause devraient être démis de leurs fonctions publiques ».

 

Le syndicat dénonce les conditions de travail des hommes et des femmes qui fabriquent des vêtements Shein qui sont déplorables et déplore qu’il s’agisse d’une concurrence déloyale à l’égard des marques françaises, des ateliers de confection et des manufactures qui se battent pour maintenir les emplois de leurs salariés.

Les prix ultra faibles pour le consommateur ont un coût : ce coût, ce sont les travailleurs qui le paient à l’autre bout du monde. Ces prix ultra faibles ont  pour conséquence  la mort des entreprises françaises et européennes qui sont obligées de fermer les unes après les autres face au Tsunami Shein. Il s’agit d’une concurrence déloyale.

 

Ces produits venant de très loin nécessitent grandes quantités d’énergie fossile à fort impact carbone et sont peu respectueuses de l’environnement. Les entreprises françaises sont soumises à des normes environnementales très strictes.

 

Non-respect des droits sociaux, conditions de travail déplorables, normes de sécurité non respectées, des normes environnementales,  le combat est inégal entre les entreprises françaises  et les entreprises chinoises car celles-ci ne sont soumises à aucune norme écologique et à aucune loi régissant le travail. Selon une enquête de l’ONG Public Eye, les ouvriers qui produisent pour Shein - ouvriers qui proviennent des provinces les plus pauvres de Chine - travaillent douze heures par jour, avec un seul jour de congé par mois. Le plus souvent sans contrat de travail, sans norme de sécurité et sans assurance.

 

Catherine Merveilleux

 

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