Aya Nakamura sur la plage Magnum pendant le Festival de Cannes ©C.Merveilleux, Le Jour et La Nuit Presse
La polémique : Cène chrétienne ou Festin des Dieux ?
Certains pays ont été très choqués par la scène intitulée Festivité, identifiée comme une référence à la Cène chrétienne où intervient Philippe Katerine. La Conférence des évêques de France (CEF) a déploré samedi "des scènes de dérision et de moquerie du Christianisme». La polémique est aujourd’hui : s'agissait-il de la Cène de Léonard de Vinci, dernier repas de Jésus avec les apôtres ou du Festin des Dieux ? Thomas Joly a déclaré qu’il avait été inspiré non par «la Cène» mais par le «Festin des Dieux» peint par Jan Harmensz van Biljert, ce tableau étant lui-même une caricature satirique de la Cène de Léonard de Vinci, tableau où sur l’Olympe, tous les Dieux se sont rassemblés pour un banquet et où Apollon auréolé préside au centre de la table. Dans la mise en scène, lors de la cérémonie d’ouverture, Philippe Katerine quasiment nu, peint en bleu et entouré de Drag-Queens est Dyonisos, le dieu de la fête et du vin. L’idée étant de faire référence à une grande fête païenne reliée aux Dieux de l’Olympe, donc à l’Olympisme…
Les États-Unis et le Magreb ont censuré certaines scènes notamment le "Festin des Dieux" avec le passage où intervenait Philippe Katerine grimé en Dyonisos. Donald Trump pensant qu’il s’agissait de la Cène a même parlé de satanisme et s'est insurgé contre le manque de respect dont étaient victimes les Chrétiens dans cette scène où les personnages sont incarnés par des Drag Queens et s’éclatent lors d’une bacchanale endiablée.
Le Blasphème n’est pas un délit en France mais toutes les personnes croyantes qu’elles soient chrétiennes, juives ou de confession musulmane ont le droit au respect. Cette caricature a rappelé à beaucoup de personnes les caricatures de Mahomet et l’attentat terroriste islamiste perpétré contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui en avait découlé et où 12 personnes dont Cabu, Charb et Wolinski avaient perdu la vie.
Ce qui est inquiétant, c’est que cette caricature d’une caricature inspirée par la Cène de Léonard de Vinci ait été diffusée par l'Etat français à un milliard de spectateurs à travers le monde.
Une cérémonie résolument Woke
Les JO sont un événement planétaire. Ce parti pris délibérément et résolument Woke était-il nécessaire ? Le mouvement Wokiste ne représente qu’une partie de nos concitoyens. La plupart de nos concitoyens éprouve une sympathie naturelle vis à vis de la communauté LGBTQIA+, qui n'a rien à voir avec cette caricature outrancière. Cette mise en scène très Sodome et Gomorrhe a choqué beaucoup de pays, notamment tous les pays musulmans qui ne tolèrent pas la nudité, la sexualité, les transsexuels et les homosexuels. C’est à mon avis, un manque de tact et de discernement.
La cérémonie retransmise à la télévision était aussi visible par de très jeunes enfants. Certains parents ont probablement été pris au dépourvu, lors de la diffusion en direct d’images inattendues et très Woke qui n’étaient pas «tout public».
Paris, ville de l’Amour et du Plaisir
Par contre, j’ai bien aimé la séquence qui se terminait par une relation à trois. Elle était coquine mais subtile. Le passage à la Bibliothèque nationale où les amoureux correspondaient par messages subliminaux grâce à des titres sur des couvertures de romans français faisait référence à notre patrimoine littéraire et était tout à fait dans l’esprit français du livre de Henri-Pierre Roché et du film éponyme «Jules et Jim» de François Truffaut.
Décapitation de Marie-Antoinette
La décapitation : un sujet sensible dans un pays où des profs se font décapiter
Le passage sur la décapitation est, quant à lui, assez choquant. D’autant plus que le 26 juillet, date de la cérémonie d’ouverture des JO était la date anniversaire de la mort du père Hamel, égorgé à Saint-Etienne du Rouvray. Le tableau de la décapitation de Marie-Antoinette laisse une impression de malaise quand on songe que des citoyens français sont aujourd’hui décapités en France. Ce passage est, en l’occurence, d’assez mauvais goût.
Un hommage aux femmes
Par contre l’idée de rendre hommage à des femmes emblématiques comme Simone Weil, Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges, Alice Milliat , Paulette Nardal, Jeanne Baret, Christine de Pizan et Alice Guy Blaché et d’offrir ces statues à Paris est, selon moi, une bonne idée.
De très belles prestations artistiques
Céline Dion, dans l’Hymne à l’amour d’Edith Piaf, était bouleversante et donnait des frissons tant l’émotion était palpable. Juliette Armanet chantant "Imagine" de John Lennon a créé un moment de magie. La mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel a brillamment interprété la Marseillaise. Elle a fait vibrer la France entière.
En ce qui concerne Aya Nakamura, je pense qu’elle n’était ni dans son registre, ni dans son univers. Il y a quelques années en 2019, j’ai eu le plaisir d’être invitée à une soirée magnifique avec elle sur la plage Magnum, lors du Festival de Cannes. Elle était géniale, lors de cet événement festif. Je pense cependant que sa prestation avec la Garde Républicaine était du plus mauvais goût. Elle portait, en effet, atteinte à l’image et au prestige de la Garde Républicaine.
La séquence de Lady Gaga chantant "Mon truc en plumes", a dû être préenregistrée et diffusée en différé en raison de la pluie annoncée. Ce qui a légèrement nui à sa prestation, de qualité par ailleurs. C’est dommage.
Quoiqu’il en soit, l’idée de ne pas ancrer la cérémonie d’ouverture dans un stade et de choisir au contraire de la faire se dérouler sur la Seine était géniale, photogénique et permettait de sillonner de nombreux lieux marqués par des événements historiques et des personnages emblématiques phares de l’Histoire de France.
C’était néanmoins un pari risqué en termes de sécurité, eu égard aux risques de menaces terroristes disproportionnées.
Catherine Merveilleux
Touche pas à mon Toursky, sans lequel le coeur de Marseille ne bat plus.
Parce que le projet de la ville est destructeur d’un haut lieu culturel symbolique, alors que celui du Toursky est toujours autant porteur de vie et d’espoirs. Parce que le Toursky se
mérite.
|