Michel Leclerc et Julia Piaton © Catherine Merveilleux JNP

Dans son dernier film, le réalisateur Michel Leclerc a choisi d’exprimer le point de vue des hommes et leur ressenti face à la montée du mouvement #Metoo, qui a permis de libérer la parole des femmes et de dénoncer certains abus des Mâles alpha. Ces Mâles dominants qui, selon les Féministes, sont des prédateurs en puissance qui oppriment les femmes depuis des siècles.

Pour traiter ce sujet, Michel Leclerc a choisi d’écrire et de réaliser une comédie, toute en nuances. Le film est une comédie pétillante qui interpelle néanmoins sur un sujet sociétal essentiel car en voulant réparer des abus et permettre d’arriver à une égalité Hommes-Femmes, on en arrive parfois aujourd’hui à une guerre Hommes-Femmes où les hommes sont considérés comme des prédateurs en puissance. Le mouvement féministe est à l’origine une noble cause. #Metoo a permis de dénoncer les viols, les abus sexuels et la domination des Mâles alpha mais ce mouvement peut s’avérer dangereux dans ses dérives et dans sa radicalité. La présomption d’innocence est bafouée car les Néo-féministes réclament aujourd’hui la présomption de culpabilité.

Le film de Michel Leclerc co-écrit avec Baya Kasmi, ne sombre jamais dans la caricature. Il permet au contraire une réflexion sur le devenir potentiel des rapports entre hommes et femmes après la révolution #Metoo. Il n’exprime en aucun cas un avis mais envisage au contraire différentes pistes possibles.

Le synopsis du film est le suivant : Simone, une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe, les «Hardies». Elle enquête sur les militantes qu’elle soupçonne de complicité dans le meurtre d’un mari violent. A leur contact, Simone s’ouvre progressivement aux idées féministes. Seulement voilà, sa couverture est mince. Et les "Hardies", devinant qu’il y a une taupe parmi elles, se mettent à la soupçonner. Pour détourner l’attention et se sortir de ce mauvais pas, Simone ne trouve rien de mieux que d’accuser au hasard un homme de l’avoir agressée sexuellement. Or, Paul, cet homme qu’elle accuse, un comédien raté qui vit dans l’ombre de sa femme, est le plus doux et le plus inoffensif des hommes. Simone, catastrophée de ce qu’elle a fait, tente de réparer sa faute, mais c’est trop tard : l’accusation devient publique et Paul une cible du collectif.

Tous les hommes ne sont pas des mâles dominants. Paul interprété par Benjamin Lavernhe appartient à cette nouvelle génération d’hommes qui ressemblent à Alain Souchon, "Peut-être un petit peu trop fragiles", qui acceptent de porter la charge mentale du couple et qui s'occupent des enfants. Il refuse les injonctions de la virilité toxique. Benjamin Lavernhe a reçu le Prix d’interprétation masculine au Festival d’Alpes d’Huez pour son interprétation très réussie.

Simone interprétée par Léa Drucker est une femme flic conventionnelle qui va se libérer du patriarcat qu’incarne son mari incarné par Vincent Elbaz grâce à son infiltration au sein des «Hardies». Elle évolue et finit par adopter un point de vue féministe, abandonne ses préjugés anti-féministes. Elle s’aperçoit au contact des Hardies qu’elle infiltre que son mari est un gros machiste.

Melha Bedia en féministe radicale et incontrôlable est irrésistiblement drôle.Tout comme les autres membres du groupe.Certains dialogues entre les féministes activistes radicales sont de purs morceaux d’anthologie et à mourir de rire.

Réalisation : Michel Leclerc

Scénario : Michel Leclerc et Baya Kasmi

Casting : Léa Drucker, Benjamin Lavernhe, Julia Piaton, Vincent Elbaz , Melha Bedia,

Sortie : 16 avril 2025

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