Le Jour et La Nuit
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Inauguration du salon Art-O-Rama et de l’exposition «Entre deux eaux»

C’est à la Friche de la Belle de Mai que vient d’avoir lieu l’inauguration du salon international d’art contemporain, Art-O-Rama et de l’exposition des diplômés de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille intitulée «Entre deux eaux» dont la commissaire est Line Ajan.

Le salon Art-o-rama dont le directeur est Jérôme Pantalacci est le temps fort et emblématique de l’art contemporain de la rentrée, faisant de Marseille une place prépondérante et attractive de l’Art pour les amateurs et les professionnels de l’Art et du Design. Le salon ouvert à tous, présente des œuvres sur 4000 m2 déployés sur plusieurs espaces, qui viennent s’ajouter aux expositions actuellement proposées au public.

 

 

Art-O-Rama

 

Le salon Art-O-Rama proposé par Fraeme s’est tenu à la Friche La Belle de Mai du vendredi 29 au dimanche 31 août. L’édition 2025 a réuni cette année près de 40 galeries, une vingtaine d’éditeurs et un espace indépendant, qui présentaient une centaine d’artistes auxquels s’ajoutaient les artistes et designers invités du Prix Région Sud.

 

Les œuvres présentées étaient pour la plupart en symbiose avec la société conflictuelle, inquiète, tumultueuse et chaotique et les grands enjeux de société qui sont les nôtres.

 

L’œuvre de Mamali Shafani, Hereditary Fountain, Velvet dream, en ce qui la concerne est assez représentative d’un état d’inquiétude latent, récurrent et systémique.

 

Tout comme dans le travail de Nathalie Talec, le message transmis est assez sombre, mortifère et apocalyptique.

 

        Nathalie Talec "Stand  by me" Galerie Maubert, Paris

 

À l’invitation d’Art-O-Rama, l’artiste Mamali Shafahi présentait, en effet son œuvre «Hereditary Fountain, Velvet Dream» une installation monumentale, épousant les formes d’une fontaine mettant en scène un univers de reliefs hybrides et troublants, peuplé de figures chimériques. Baignant dans un univers pop, bien que menaçant, l’œuvre prolonge le dialogue transgénérationnel de Shafahi avec son père Reza, dont les dessins nourrissent un bestiaire fusionnant mythes persans et codes graphiques de la culture visuelle mondialisée. La figure féminine centrale est encerclée de «guetteurs» dont des serpents traversent les yeux et dont les visages bestiaux se fendent et se dédoublent…

 

La circulation continue d’une eau teintée de rouge est semblable à un flux de sang ininterrompu jaillissant de multiples bouches. Une référence historique à des actions militantes civiques, récentes et parfois plus anciennes, perpétrées en Iran, lorsque des fontaines furent teintées de rouge, lors des commémorations de la guerre Iran–Irak…

 

Mamali Shafani.Hereditary Fountain, Velvet Dream. Teheran

 

Mamali Shafahi

 

Mamali Shafahi né en 1982, vit et travaille entre Paris et Téhéran. Il est plasticien et vidéaste. Il développe des environnements immersifs et multimédias mêlant sculpture, lumière, son et image en mouvement. Son travail explore la manière dont les technologies émergentes et la mémoire intergénérationnelle façonnent l’identité, intégrant souvent les archives familiales et la participation de ses proches comme par exemple le projet au long cours Daddy Sperm et le docu-fiction Nature Morte, présentés en installation au Palais de Tokyo à Paris en 2019.

 

 

Entre deux eaux, une exposition de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille

 

Line Ajan commissaire de l’exposition et Inge-Linder Gaillard ,directrice des Beaux-arts de Marseille

 

L’exposition «Entre deux eaux» est inspirée par la sensation troublante de flottement, entre deux réalités, qui accompagne le moment de transition qu’est la sortie de l’école d’art et de design des Beaux Arts » comme l’a très bien expliqué Line Ajan mais elle est , à mon avis, lourdement impactée et de manière très significative par une certaine désespérance générationnelle et les revendications idéologiques, écologiques, wokistes, anti-colonialistes et socio-politiques qui habitent la jeunesse d’aujourd’hui privée de légèreté, d’exubérance et de créativité insouciante.

 

Une créativité impactée par une préoccupation écologique

 

La transexualité par exemple est évoquée avec tristesse dans le tableau «Sad Trans girl» de Nonna Supernova dont l’héroïne pleure et aimerait quelquefois que tout s’arrête, qu’on l’amène au loin. Ses larmes s’élèvent, retombent doucement, l’entourent, éclairent ses désirs et ses espoirs.

 

Spéculos de Marcos Uriondo

 

L’œuvre de Marcos Uriondo, Speculos est elle aussi très représentative de cette sensation que la coupe est pleine et qu’elle déborde.

 

La plupart des œuvres de l’exposition des élèves diplômés des Beaux Arts sont révélatrices d’une génération habitée par une peur de l’avenir dévorante et dévastatrice. Comme le dit clairement et explicitement le titre de l’exposition, cette génération entre deux rives et entre deux eaux est assez pessimiste, quant à son avenir et quant à celui de la planète et de l’humanité…

 

Friche de la Belle de mai,

41 rue Jobin

13003 Marseille

Catherine Merveilleux

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