Le Jour et La Nuit
Le Jour et La Nuit

Rencontre avec Fabrice Greffet

Fabrice Greffet vient d’être réélu Président régional de Prism’emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors de la réunion régionale de Prism’emploi (professionnels du recrutement et de l’intérim). Très engagé, cet humaniste s’est toujours impliqué au niveau social. Cette propension à s’intéresser à l’Autre est chez lui une seconde nature. Rencontre avec un homme qui s’investit depuis toujours dans la vie de la Cité.

« C’est sûrement inscrit dans mon A.D.N. Tout jeune, j’ai fait partie de la Jeune Chambre économique, puis du Rotary. J’ai siégé au tribunal de Commerce pendant 13 ans. J’ai aussi exercé plusieurs mandats à l’UPE 13. Je suis élu à la CCI, depuis novembre à la Commission Emploi, j’ai donc abandonné mes responsabilités au Tribunal de commerce. Non que cela soit interdit de siéger aux deux, mais par pure éthique. Mon cursus ? Parisien d’origine, j’ai un jour décidé de venir vivre dans le sud. J’ai alors envoyé 3 CVs et j’ai été engagé comme directeur régional d’une agence d’Interim qui n’existe plus de nos jours. J’ai ensuite continué dans cette voie. L’emploi est incontestablement la grande problématique de notre époque. C’est pour cette raison que Prism’Emploi vient de rédiger un Manifeste pour l’Emploi, afin d’en finir avec les rigidités et les défaillances du marché du travail. L’organisation professionnelle dont je suis président pour la dixième fois souhaite ainsi contribuer à la réflexion et au débat sur la réforme du marché de l’emploi, dans le contexte des élections présidentielles et législatives de 2017. Nous sommes des professionnels placés aux avant-postes du marché du travail et notre Manifeste met en évidence et en exergue la possibilité de voir émerger des solutions concrètes et pragmatiques aux problématiques cruciales et lourdes de conséquences de l’emploi. Le marché du travail s’est considérablement métamorphosé ces dernières années. L’apparition des sites numériques pour accéder au marché de l’emploi est une révolution sans précédents. Les nouvelles générations n’ont pas le même rapport au travail que leurs aînés. Elles aspirent à créer leur propre emploi, leur propre entreprise. Les codes ont changé. Le manque de flexibilité, paralyse les chefs d’entreprises. Le manque de stabilité au niveau juridique et la multiplication des formes possibles de contrats a conduit à une complexification extrême du marché du travail. Il existe aujourd’hui 38 formes possibles de contrats, avec 27 régimes dérogatoires et environ une dizaine d’organisation du temps de travail. Prism’emploi dans son Manifeste propose donc trois types de contrats pour simplifier, sécuriser et développer l’emploi. »

Les trois types de contrats  préconisés par Prism’emploi sont les suivants :

Un contrat à droits progressifs à long terme qui serait utilisé dans la plupart des cas. Ce contrat serait une fusion du CDI et du CDD répondant à un besoin de flexibilité. Il reposerait sur un système d’acquisition progressive des droits par le salarié en matière de rupture du contrat de travail, d’accès à la formation et d’avantages sociaux. Les conditions de rupture seraient assouplies et simplifiées.
Un contrat à durée limitée avec une rémunération équivalente au salaire de référence avec un renouvellement possible des missions jusqu’à 36 mois. Ce contrat serait en adéquation avec les spécificité des entreprises dont l’activité est fortement impactée par la saisonnalité par exemple.
Un contrat opérationnel uniquement dans le cas d’un projet ponctuel pour une entreprise. Ce contrat serait en adéquation avec les problématiques que rencontrent les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants.
 Pour les 3 contrats, le compte personnel d’activité (CPA)  permettrait de sécuriser le cursus professionnel du travailleur. La simplification préconisée par le Manifeste de Prism’emploi pour en finir avec les rigidités et les défaillances du marché du travail permettrait plus de transparence et une plus grande capacité d’adaptation face aux évolutions du marché. Prism’Emploi propose une réforme en profondeur qui correspond mieux aux problématiques de notre société en mutation où l’ubérisation, l’essor du travail indépendant et la révolution digitale ont révolutionné les mœurs dans le domaine de l’emploi.
 « Ce manifeste rédigé dans un souci de pragmatisme a été adressé au Préfet, aux élus, aux institutions. J’espère ainsi, grâce à notre connaissance du terrain, grâce à notre travail et grâce à notre réflexion, faire évoluer cette problématique essentielle qu’est l’emploi ou plutôt le manque d’emploi dans nos sociétés occidentales. » explique cet humaniste, altruiste, qui s’efforce, en toutes circonstances, d’avoir une attitude positive et sereine. « J’essaye de conserver une certaine équanimité et une certaine lucidité malgré les turbulences et les oscillations de la vie. Quoique comme l’a écrit le grand poète, René Char : « La lucidité soit la blessure la plus proche du soleil … ».

Catherine Merveilleux

 

Version imprimable | Plan du site
©Le Jour et La Nuit Presse

Email