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Caroline Pozmentier-Sportich, responsable de la sécurité à Marseille

« Le sentiment d’impunité est très frustrant pour les victimes qui se sentent oubliées »

Ne vous fiez pas aux apparences car cette jeune femme belle et souriante a en charge l’une des délégations les plus sérieuses de la Cité Phocéenne. C’est sur le Vieux-Port de Marseille que j’ai rencontré Caroline Pozmentier, Adjointe au Maire de la Ville de Marseille.


Elle est, en effet, Déléguée à la Sécurité Publique et à la Prévention de la Délinquance depuis 2008 et désormais Vice-Présidente du Conseil Régional PACA en charge de la sécurité et de la prévention depuis 2015. Des responsabilités et des dossiers en charge très importants, pour ne pas dire essentiels, à l’époque de turbulences, d’insécurité endémique et chronique dans laquelle nous sommes plongés. Ce qui engendre un mal-être réel et un sentiment d’inquiétude latente persistante, pour ne pas dire de psychose.
Titulaire d’une maîtrise de Droit mention carrière judiciaire et d’un DEA de Droit Pénal et de Sciences criminelles obtenus à l’Université d’Aix-Marseille, Caroline Pozmentier a longtemps exercé au Barreau de Marseille, mais elle a provisoirement abandonné la profession d’avocate pour se consacrer à ses fonctions d’élue. Présidente du Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD), elle travaille en synergie avec les services de l’Etat et les collectivités territoriales. La sécurité est vraiment un univers qu’elle maîtrise puisqu’elle en est à son deuxième mandat et que c’est elle qui a porté la politique de Prévention et de Sécurité Publique de la Municipalité de Jean-Claude Gaudin depuis plusieurs années. Elle a notamment contribué à la mise en place des 1000 caméras de surveillance et des 420 policiers municipaux qui sont désormais en service. «La sécurité est un devoir régalien de l’Etat, mais le Maire d’une ville a un devoir de police. Au début de son investiture le Maire était hostile au port d’armes pour les policiers municipaux, mais la conjoncture ayant beaucoup changé et eu égard à celle-ci, les policiers sont désormais équipés de gilets pare-balles, de flash balls, de teasers. Les brigades de nuit sont désormais formées au port de l’arme Létale, au P38. Une cinquantaine est désormais formée. Les 370 autres vont progressivement être formés. D’ici l’horizon 2020, 2000 caméras de surveillance seront mises en service. Le centre de supervision  de ces caméras de surveillance est confiée à la police municipale qui travaille en lien avec le CIC de l’Evêché. Une convention de coordination a été établie en février 2012 entre la police nationale et la police municipale. Les deux instances travaillent en synergie, en concertation, dans une reconnaissance et un respect mutuels avec des actions coordonnées. C’est à la suite d’un nième règlement de compte en 2011 que Jean-Claude Gaudin a insisté et demandé fermement à l’Etat de s’engager, de s’investir et d’augmenter de manière conséquente les moyens et les effectifs. C’était une nécessité impérieuse et essentielle car c’est un droit fondamental de pouvoir vivre en sécurité. Notre mission essentielle est d’assurer la sécurité du quotidien. Je n’emploie jamais le mot d’incivisme car il banalise les faits qui sont des infractions pénales. Je m’inscris contre ce mot qui minimise la gravité des infractions perpétrées. J’œuvre aussi au CLSPD (Conseil local de Sécurité et de Prévention) dont je suis la présidente car s’il faut être ferme et intransigeant sur les infractions commises par respect pour les victimes, il faut aussi ne pas négliger le volet de l’éducation et de la prévention. Le CLSPD est une cellule de citoyenneté où sont convoqués les citoyens qui commettent des infractions. Il a lieu en présence du procureur de la République, de la direction départementale de la sécurité publique, de représentants de la police municipale. C’est très solennel, je porte mon écharpe d’élue de la république et c’est un rappel à la loi. Les coupables d’infraction reçoivent une convocation et sous l’égide du parquet peuvent se voir condamnés à des TNR (travaux non rémunérés). Cela se passe dans la salle des délibérations de la Mairie Centrale. Dans le cas des parents convoqués pour l’absentéisme chronique et récurrent de leurs enfants, le bilan est très concluant. 90% de réussite. Ce qui est très positif et très encourageant car un adolescent en rupture scolaire, dans la rue, est en danger et peut vite sombrer dans la délinquance. C’est sur la sécurité au jour le jour, qui est le socle d’une paix sociale, que repose l’avenir des générations futures et une bonne intelligence entre les hommes et les communautés. L’Etat quant à lui a investi sur la protection des lieux sensibles. Il est du ressort de la police municipale de faire en sorte que le citoyen lambda ne se sente pas abandonné car ce sentiment d’abandon engendre amertume, haine, rejet. En tant que Vice-Présidente du Conseil régional, j’œuvre aussi dans le domaine de la sécurité. en essayant de développer des techniques innovantes sous le label Smart and Save City. Les nouvelles technologies vont nous permettre d’élaborer un Big Data de la tranquillité publique, qui à terme permettra aux Politiques, aux décideurs d’être prédictifs, d’anticiper et d’être prêts pour de grands évènements comme l’Euro 2016 notamment.
Il est essentiel et impératif de travailler sur la protection des citoyens et la sécurité et surtout sur le sentiment d’impunité qui est très frustrant pour ceux qui subissent les infractions et qui se sentent méprisés, oubliés.

 

Catherine Merveilleux

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