Les innovations en matière monétaire sont en pleine mutation : diversification des moyens de paiement avec les applications sur Internet et le mobile, apparition des monnaies digitales comme la Libra ou de cryptoactifs comme le bitcoin, banalisation des monnaies locales… Comment s’y retrouver entre toutes ces monnaies ? Qu’est-ce qui différencie les monnaies digitales des monnaies électroniques ? Quid des monnaies de banque centrale ? Au-delà des aspects technologiques, quel est le rôle fondamental de la monnaie ? Celui-ci est-il menacé lorsque des acteurs privés cherchent à développer leur propre monnaie ?
Dans leur excellent essai «Le Futur de la monnaie», Michel Aglietta et Natacha Valla répondent d’une manière approfondie et pertinente à toutes ces question essentielles et expliquent que ces nouvelles monnaies apparaissent à un moment crucial et critique où la monnaie officielle est rejetée et n’inspire plus confiance car il existe un lien organique entre la monnaie fiduciaire et la dette publique. La monnaie est au cœur du lien social et la confiance en celle-ci résulte de la légitimité et de la crédibilité de la banque centrale.
Il existe actuellement 5 monnaies :
- la monnaie de banque centrale ou monnaie fiduciaire,
- la monnaie émise par les banques commerciales,
- la monnaie électronique offerte par des fournisseurs de services non bancaires (e-monnaie) qui est une monnaie fiduciaire exprimée en unité de compte officielle et donc utilisable pour les paiements en monnaie fiduciaire. Les émetteurs ne sont pas des banques et les paiements utilisent des Apps sur internet ou les téléphones mobiles,
- la monnaie émise dans sa propre unité de compte dont la technologie de paiement est la blockchain (i-monnaie). Ce sont des créances sur des actifs qui sont utilisées sur des fonds spéculatifs (monney market funds, exchange-traded funds, hedge funds). Ces droits à la propriété peuvent aussi être représentés par des jetons (tokens) créés sur des registres (ledgers) digitaux,
- et en dernier lieu les cryptodevises exprimées dans leur propre unité, créées par des non-banques et émises sur des blockchains entièrement ouvertes (non permissionnées). Le bitcoin ou l’etherum sont des jetons publics.
Les auteurs analysent les opportunités et les risques de ces différentes monnaies. Ils font, en l’occurence, le constat que « le coût environnemental des cryptodevises est extravagant, ce qui exclut leur usage à grande échelle. De surcroît, elles ne sont pas soumises à une autorité centrale. Il en résulte que leur unité de compte subit des fluctuations gigantesques. Cela en fait des actifs spéculatifs dangereux, impropres à la gouvernance de la macroéconomie par la monnaie »… « La consommation importante d’électricité risque, en l’occurrence, de causer un désastre environnemental » ajoutent-ils. Les auteurs expliquent que la e.monnaie est exposée à des risques élevés car leurs émetteurs ne sont ni réglementés, ni supervisés et que de plus les risques de conversion et de change de la e.monnaie en monnaie fiduciaire sont importants car elle ne bénéficie pas de la garantie des dépôts bancaires, ni d’aucune protection juridique… Par contre, la monnaie fiduciaire a l’avantage de la rencontre immédiate de paiement mais elle requiert la présence des échangistes.
Donc il semblerait que la bitcoinmania qui fait rage et qui touche de plus en plus de personnes s’inscrit avant tout dans une logique spéculative – détachée
d’un usage en tant que véritable monnaie d’échange et qu’elle est réservée aux personnes les plus gamblers de la population.
S’affranchir de tout pouvoir monétaire central comme l’a voulu Satoshi Nakamoto, l’inventeur du bitcoin et de la blockchain, est logique dans la mesure où la confiance en une monnaie centrale
souveraine est perdue, mais n’est-ce point une aventure spéculative hasardeuse ? Il est de surcroît à craindre que l’anonymat des transactions risque d’attirer des activités illicites. Il semble,
pour toutes ces raisons, qu’à l’heure actuelle, l’on soit encore loin de la disparition de la monnaie traditionnelle émise par la banque centrale.
Pour conclure, les auteurs rétablissent le rôle fondamental de la monnaie dans le verdissement de la finance et la mobilisation des banques centrales. Ils défendent un multilatéralisme monétaire assumé pour favoriser une gestion de la dette mondiale et préconisent de remettre la finance au service de la société pour affronter le double problème du défi environnemental et celui de la détériorisation du lien social sous l’effet de l’exacerbation des inégalités et de la prolifération de la pauvreté.
Un essai passionnant qui répond bien à toutes les interrogations que suscite l’apparition des cryptomonnaies, cryptoactifs et blockchains qui apparaissent à un moment critique où la monnaie officielle est rejetée, à cause d’une dette abyssale et d’une inflation inévitable…
Le Futur de la monnaie.
Un essai d’économie de Michel Aglietta et Natacha Valla
Editions Odile Jacob
Catherine Merveilleux
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