La Nuit du verre d’eau, un film nostalgique sur le Liban

Pour son premier long métrage, Carlos Chahine nous plonge avec nostalgie dans le paradis perdu de l’enfance au Liban, sa terre natale qu’il quitta en 1975 lorsque débuta la terrible et sanglante guerre civile qui ne cessa qu’en 1990.

Le synopsis : Liban, été 1958. Trois sœurs de la bonne société chrétienne sont en villégiature dans la montagne libanaise. La vie tranquille du village est bousculée par les échos d’une révolution grondant à Beyrouth et par l’arrivée de deux estivants français. Mais c’est de l’intérieur de la famille que viendra le bouleversement. L’aînée des sœurs, Layla, mère et épouse parfaite, va ouvrir les yeux sur la société patriarcale qui les tient sous contrôle. Dans le jeune Liban qui rêve d’un âge d’or, une femme peut-elle avoir un autre destin que celui tracé par les hommes ?

« Le film a été tourné au Liban l’été 2021 en décors naturels mais dans des conditions difficiles. Il n’y avait pas d’essence, pas d’électricité. Les gens faisaient la queue pour prendre de l’essence. Ce film parle de moi. Je ne sais parler que de moi. C’est un film très intime, très autobiographique. Je parle de gens que que j’ai connus, de mes tantes que j’adorais. Le petit garçon du film, Charles, qui est la traduction de Carlos me représente. Layla, sa maman s’est mariée sous l’influence de son propre père avec qui elle a des relations très affectueuses. Il l’a incitée à le faire, ce n’est pas un mariage forcé et elle l’a fait pour lui faire plaisir. Son mari n’est pas quelqu’un de violent, d’égoïste. Il est très amoureux d’elle. Il la gâte, lui offre des bijoux.Elle a un beau petit garçon. Elle est ce que l’on pourrait appeler une femme comblée. Il est très fier car elle a son permis de conduire et une voiture. Le seul problème est qu’elle ne l’aime pas. Ses yeux se résille lorsqu’elle rencontre le Français incarné par Pierre Rochefort. Elle a un vide à combler. C’est elle qui fait le premier pas. Elle le dévore littéralement. Dans la société patriarcale dans laquelle, elle vit, c’est la transgression ultime. Comme le dit l’homosexuel du film, on ne pardonne rien aux femmes. De lui, on peut rire, mais si ,elle, transgresse la loi des hommes, rien ne lui sera épargné. La française incarnée par Nathalie Baye lui fait comprendre que l’on peut avoir une autre vie que celle des femmes de la société patriarcale dans laquelle elle vit. Elle prend conscience qu’une femme peut avoir un autre destin que celui qui tracé par les hommes ou du moins c’est ce qu'elle l’espère. Mais que pourra t-elle devenir sans argent, sans relations sans appuis ?