Sophie Boudre confie : « Je suis tombée un jour, par hasard, sur la bande-annonce d’un court documentaire sur un EHPAD aux Etats-Unis. Sa directrice expliquait que
pour redonner un peu de gaité et de vie à son établissement où résidaient des personnes âgées, elle avait eu l’idée d’y intégrer une maternelle. Le bénéfice de cette initiative avait été fulgurant et
extrêmement positif. En très peu de temps, elle avait vu ses pensionnaires devenir plus dynamiques, plus motivées et elles avaient retrouvé le sourire. J’ai toujours adoré diriger des enfants, malgré
leur comportement quelquefois turbulent, travailler avec eux m’a toujours passionnée, ils ne calculent rien et sont toujours dans la spontanéité, dans l’envie de jouer. Dans la pub, j’avais déjà
beaucoup travaillé avec des enfants et j’adore. Je suis fascinée par eux. Ils ont vraiment été adorables. Ils apprenaient leur texte par cœur, écoutaient mes conseils. Pour les sélectionner, j’ai
fait un énorme casting. J’ai vu près de 350 enfants. Il y a eu comme des évidences mais j’ai quand même fait des call back. Je voulais être sûre que leur motivation n’était pas celle de leurs
parents, qu’ils avaient vraiment envie de jouer que c’était leur projet.
Je suis aussi attendrie par les personnes âgées que par les enfants. C’est un film intergénérationnel. Le tournage a eu lieu à Ventabren car la Région Paca nous a aidés et qu’il fallait que le film
soit tourné dans la Région. Je cherchais un petit village car la problématique du film est celle d’une classe unique en milieu rural. Le tournage a eu lieu pendant le troisième confinement. Il
a duré 6 semaines, 8 en réalité car il y a une interruption due au fait qu’une petite fille avait attrapé le Covid mais c’était sans gravité et après tout s’est très bien passé ».
Le synopsis du film est le suivant : L’école dans laquelle enseigne Juliette a brûlé, et sa classe unique doit être dispatchée aux quatre coins du département. La seule alternative est de faire héberger sa classe aux Platanes, la maison de retraite locale, seul endroit qui puisse les accueillir le temps des travaux. Pour les enfants comme pour les pensionnaires, la cohabitation est loin d’être évidente, mais va les métamorphoser à tout jamais.
« Aujourd’hui, cette initiative novatrice s’est généralisée et le concept marche. Quand leurs locaux sont suffisamment vastes, beaucoup de directeurs accueillent désormais des maternelles ou des primaires. Force est de constater que personnes âgées et enfants peuvent s’apporter mutuellement douceur, plaisir et joie. Il se crée naturellement entre eux eux, des liens de transmission et d’affection. «explique la réalisatrice.
Le casting est exceptionnel. Alice Pol est lumineuse dans le rôle de Juliette, une institutrice déterminée et volontaire qu'elle incarne brillamment. La belle surprise est la présence d’Eddy Mitchell, vieil instituteur à la retraite bougon, plein d’humanité et instinctif, qui dépressif et démoralisé suite à un deuil retrouve grâce aux enfants sa joie de vivre et son dynamisme. Quant aux pensionnaires de la Maison de retraite, ce sont pour la plupart des habitants de Ventabren, sauf l’actrice qui incarne le personnage de Madeleine et qui est une comédienne professionnelle.
Le film est, certes, une comédie, mais il aborde en background des problématiques d’une actualité brûlante comme le manque d’effectifs dans les EHPAD, le burn out du personnel soignant et le manque de budget au sein des EPADHs.
Actuellement Sophie Boudre prépare un second film intitulé Maux croisés, un film très personnel co-écrit avec sa sœur qui parlera de sa mère. Jonathan Zaccaï prépare, quant à lui un film avec Jean Dujardin intitulé Les Chemins de la vie et un film avec Géraldine Nakkache intitulé Le Cours de la vie.
Le film Un Petit miracle sera présenté lors de la soirée de Clôture du Festival d’Alpes d’Huez.
Mon avis : Un film tendre, profond, plein d’humanité et néanmoins non dénué d’humour.
Sortie sur nos écrans : le 25 janvier
Réalisation et scénario : Sophie Boudre
Casting : Alice Pol, Jonathan Zaccaï, Eddy Mitchell, #regislaspales
Catherine Merveilleux
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