Le synopsis est le suivant : Cadre supérieur dans une grande compagnie de fret maritime, Frank consacre sa vie au travail. Alors qu'il doit faire face à une situation
de crise à bord d'un cargo, Frank, prend - seul et dans l'urgence - une décision qui lui coûte son poste. Profondément ébranlé, trahi par un système auquel il a tout donné, le voilà contraint de
remettre toute sa vie en question.
Le réalisateur se garde de tout dogmatisme et évite de sombrer dans l’hypocrisie de la bien-pensance. Il ne le cloue pas au pilori. Le spectateur lui-même ne juge pas Frank. Il considère bien
évidemment que l’acte qu’il a commis est inadmissible, inhumain, inexcusable, mais il ne le considère pas pour autant comme un salaud. Olivier Gourmet porte le rôle et grâce à sa remarquable
prestation permet même au spectateur d’avoir de l’empathie et de la compassion pour lui. Frank est un homme qui a une origine modeste, qui a gravi grâce à son opiniâtreté et grâce à sa
persévérance tous les échelons de son entreprise.
Parvenu au sommet, il a l’esprit «corporate» et pense «corporate». Il fait parfaitement parti du système. Il est l’un des rouages du système. Le réalisateur s’est inspiré pour l’intrigue du film de faits divers qui ont réellement eu lieu, mais ce qui m’intéressait affirme -t-il n’était pas le factuel. Je ne cherchais pas à faire un documentaire ou un travail de journaliste. De vrais faits divers aussi tragiques ont réellement eu lieu, mais je ne cherchais pas à les retranscrire. Ce qui m’intéressait c’est ce qu’avait dit l’un des protagonistes de l’une de ces histoires. A savoir qu’il n’avait pris conscience de la gravité de son acte qu’en voyant, longtemps après les faits, le visage de la victime qui pour lui n’avait pas de consistance humaine, qui n’était que virtuelle. C’est le cas pour Frank. La personne qui met en péril le bon acheminement du cargo et qui risque de faire perdre une cargaison et des sommes astronomiques à la société de fret qui l’emploie n’est qu’un obstacle à balayer, pas un être humain.
Le film dénonce l’hypocrisie de la bien-pensance. iI est , en effet, facile de crier Haro sur le capitalisme, sur le système mais , en fait, tout le monde «bouffe» grâce à lui et en est un rouage.
Les enfants de Franck sont eux aussi embrigadés dans le système. Ils sont incapables de se passer de leur téléphone portable, de leur confort de vie.
Le film est un véritable thriller psychologique et le spectateur reste en haleine du début à la fin du film. Un film sans idéologie, sans dogmatisme, qui pose des questions essentielles et qui balaye
l’hypocrisie de la bien-pensance. Un film dont on ne sort pas indemne !
Un film d’Antoine Russbach
Avec Olivier Gourmet
Genre : drame
Sortie le 1° septembre
Catherine Merveilleux
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