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L’Abbé Pierre - une vie de combats. Un film puissant loin de l’hagiographie

Frédéric Tellier vient de réaliser un biopic à la fois passionnant et puissant sur l’Abbé Pierre. Un film qui interpelle et qui suscite beaucoup de questions. Comment et pourquoi a t-il réalisé tout ce qu’il a réalisé ? Où est ce que ça a dérapé?  A-t-il eu peur ? A t-il douté ? A quel moment s’est-il cassé la figure ? Quelles étaient ses motivations ?

 

« J’avais envie depuis des années de réaliser un film sur la quête de spiritualité et avec mes producteurs, je cherchais une figure emblématique pour incarner et illustrer cette quête lorsque je me suis souvenu de l’Abbé Pierre, de cet homme, qui suscitait une véritable fascination chez beaucoup de Français comme ma propre mère, qui m’a raconté le charisme incroyable qui se dégageait  de l’Abbé Pierre qu’elle avait eu l’occasion de voir et d’entendre, lors d’une conférence. Selon elle, il avait une véritable aura. Je me suis souvenu de l’ «Insurrection de la bonté», de cet incroyable soulèvement populaire où les Français se sont mobilisés en très grand nombre pour donner des lampes, des couvertures, des vêtements chauds, de l’argent. Je me suis souvenu de la guerre qu’il menait contre l’indifférence et j’ai eu envie de comprendre, par delà la légende, quel homme il était réellement. J’ai alors fait des recherches et tout lu sur lui, j’ai rencontré des protagonistes et  des proches comme Laurent Desmard, son secrétaire particulier pendant 15 ans. J’ai aussi écouté beaucoup d’enregistrements et vu beaucoup de documents télévisuels. J’ai alors découvert un être, certes plein de bonté, mais aussi un être plein de paradoxes troublants, de transgressions, de doutes permanents, un homme terriblement humain qui recherchait par l’ascèse  à accéder à une certaine sainteté.» confie Frédéric Tellier, lors de la rencontre presse, qui eut lieu avant l’avant-première au cinéma Le Cézanne à  Aix-en-Provence.

 

 

Benjamin Lavernhe ne joue pas le rôle de l’Abbé Pierre. Il est l’Abbé Pierre. Frédéric Tellier a eu la chance de retrouver l’archive sonore originale de l’Appel de l’hiver 54 qui avait un temps disparu et Benjamin Lavernhe  a beaucoup travaillé dessus et a passé des heures et des heures à en traquer les moindres détails. Il a interprété l’Abbé Pierre de son passage chez les Capucins à ses dernières heures et passait pour les scènes où l’Abbé Pierre était vieux 7 à 8 heures de maquillage, chaque matin, son interprétation est magistrale.

 

Les autres acteurs du casting sont impressionnants. Emmanuelle Bercot incarne le personnage de  Lucie Coutaz qui fut le binôme de l’Abbé Pierre et vécut avec lui pendant 40 ans en partageant un logement, un immense projet et un amour platonique. «L’Abbé Pierre n’aurait jamais été l’homme qu’il a été sans elle,» explique Frédéric Tellier. Michel Vuillermoz, lui, interprète le rôle de Georges, un ancien bagnard, qui aida l’abbé Pierre pendant des années et fit partie de son cercle rapproché.

 

Le synopsis est le suivant : Né dans une famille bourgeoise, Henri Grouès a été à la fois résistant, député, défenseur des sans-abris, révolutionnaire et iconoclaste. Des bancs de l’Assemblée Nationale aux bidonvilles de la banlieue parisienne, son engagement auprès des plus faibles lui a valu une renommée internationale. Pourtant, chaque jour, il a douté de son action…ses fragilités, ses souffrances, sa vie intime à peine crédible sont restées inconnues du grand public. Révolté par la misère et les injustices, souvent critiqué parfois trahi, Henri Grouès a eu mille vies et mené mille combats. Il a marqué l’histoire sous le nom qu’il s’était choisi : l’Abbé Pierre. Il a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2023.

 

Un film, qui loin d’être une hagiographie montre un homme qui doute, qui fut interné 18 mois en hôpital psychiatrique à cause d’un burn-out, un homme qui souffre, un homme au delà de la légende, humain avec des failles mais, qui au delà de ses doutes et de ses faiblesse mena un combat implacable  pour éradiquer la Misère. «Je n’exclue pas les  aspects plus sombres du personnage, les polémiques, notamment les accusations d’antisémitisme, son ultra médiatisation et le fait qu’il préférait le recours à la violence à la lâcheté.» explique Frédéric Tellier.

 

Le travail du directeur de la photo, René Chassaing est remarquable.

 

Casting : Benjamin Lavernhe, Emmanuelle Bercot, Michel Vuillermoz

 

Sortie : le 8 novembre 2023

Durée : 2h13- Tout public

 

Catherine Merveilleux

 

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