Dans ce film intéressant et bouleversant, la problématique est à l’inverse des films habituels où ce sont les femmes qui doivent se faire une place dans un univers exclusivement masculin. C’est un film qui bouscule les stéréotypes et qui rend hommage aux sages femmes dont la profession n’est pas reconnue à sa juste valeur car la responsabilité qui leur incombe est immense et où malgré le sujet grave l’on passe du rire aux larmes.
Synopsis : Après avoir raté le concours d'entrée en médecine, Léopold intègre par défaut l'école des sages-femmes en cachant la vérité à son entourage. Il s’engage à son corps défendant et par dépit et parce que cette orientation débouche sur une passerelle pour rejoindre la filière Médecine. Il s’inscrit donc sans motivation et sans conviction à l’école de sage-femmes, un milieu exclusivement féminin. Sa rencontre avec Nathalie, une sage-femme d’expérience au caractère passionné, va changer son regard sur cet univers fascinant et bouleverser les préjugés qu’il a sur cette profession.
Ce long métrage marque le retour au cinéma de la réalisatrice Jennifer Devoldère (2010) qui n’était pas retournée derrière la caméra depuis Et soudain tout le monde me manque qui avait déjà pour thème la maternité. Le film aborde la difficulté en France pour les étudiants en médecine de poursuivre leurs études et de mener à terme en France car bien que le numérus Clausus ait été abandonné, ils doivent parfois poursuivre leurs études à l’Etranger, s’ils en ont les moyens ou emprunter des passerelles car la capacité d’accueil des Facs est limitée et que la fin du numérus Clausus ne signifie pas pour autant la fin de la sélection. C’est le cas, dans le film, du jeune Léopold qui doit s’inscrire dans une école de sages-femmes après avoir échouer au concours. «C’est un film où la problématique est l’inverse des films habituels où ce sont les femmes qui doivent se faire une place dans un univers exclusivement masculin» explique Jennifer Devoldère.
Le film est très réaliste et montre un véritable accouchement filmé en gros plan. Les images sont parfois crues et le spectateur est confronté à des images loin du monde des Bisounours qui font
penser à l’Origine du Monde de Gustave Courbet. «Le jeune Léopold assiste à un accouchement, à la mort d’un bébé, il doit nettoyer des bassins souillés. Le film est réaliste mais beau. Je ne
voulais pas faire un film édulcoré». précise Jennifer Devoldère. Je tenais aussi à montrer des personnages non manichéens, qui évoluent. Léopold a perdu sa mère très jeune, il vit dans un monde
viril, plein de testostérone, il a un père dans la sécurité, un oncle déménageur et trois frères mais les personnages évoluent. Melvil Boomer explique que comme la réalisatrice, il a fait
un stage dans une maternité et qu’il a assisté à deux accouchements : « Un qui s’est très bien passé et un autre qui aurait pu très mal se terminer. C’était difficile et intense. Je ne savais pas où
était ma place. J’aurais aimé aider, mais je ne le pouvais pas. cela m’a permis de transmettre dans mon jeu d’acteur ce que j’ai ressenti à ce moment crucial.»Le jeune homme confie qu’il a beaucoup
aimé son rôle car le film montre que malgré les échecs on peut réussir, qu’on peut trouver sa voie et sa place au sein de la société et se libérer des clichés, des stéréotypes et des préjugés.
Léopold est porteur des espoirs de toute sa famille. Il a fait 9 ans d’études. Il est effondré à la suite de son échec, mais il arrive à se relever.»
Karin Viard , quant à elle, incarne une femme à la forte personnalité, qui dit ce qu’elle pense. Sincère, authentique, courageuse, passionnée, forte et fragile. C’est un très beau personnage.
Sa relation avec Léo est très belle. Il a perdu sa mère à 14 ans. Elle n’a pas réussi à instaurer la relation qu’elle aurait souhaitée avec ses enfants. Ce n’est pas une mère de substitution , mais
ils s’apportent mutuellement beaucoup. L’initiation sexuelle du jeune Léopold et la découverte du point G par Léopold est un pur morceau d’anthologie.
Sortie le 15 mars 2023
Un film de Jennifer Devoldère
Casting : Karin Viard, Melvin Boomer, Tracy Gotoas
Catherine Merveilleux
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