Le Prix du passage, un film avec Alice Isaaz et Adam Bessa

Le Prix du passage repose sur un excellent scénario. La lumineuse Alice Isaaz et le charismatique Adam Bessa, qui a reçu le Prix d’Interprétation masculine de la section Un Certain Regard, au dernier Festival de Cannes, pour son rôle dans Harka illuminent le film. Un film social qui se regarde comme un thriller et qui change le regard que l’on porte traditionnellement sur les passeurs de migrants.

Thierry Binisti explique : « Ce film est comme une bouteille à la mer. Les gens de ma génération croyaient que les frontières allaient disparaître. Or, elles continuent à exister malgré mes rêves, malgré nos rêves ».

« A l’origine du projet, il y a l’expérience de la scénariste Sophie Gueydon, qui a rencontré des migrants à Paris puis dans le Nord de la France dans la Jungle de Calais. Aujourd’hui, cette jungle n’existe plus, mais les migrants continuent à affluer autour de son ancien périmètre dans l’espoir de rejoindre la Grande Bretagne car ils parlent Anglais. L’histoire s’est développée autour des personnages de Natacha et de Walid qui appartiennent à deux mondes  totalement différents, à deux univers qui se rencontrent et se percutent ».

Le synopsis : Natacha, 25 ans, jeune mère célibataire galère pour élever son fils Enzo, 8 ans. Walid, lui, attend de réunir assez d'argent pour payer son passage vers l'Angleterre. Aux abois, ils improvisent ensemble une filière artisanale de passages clandestins.

Le personnage de Natacha est intéressant car au départ, elle a un regard indifférent sur  les migrants. Elle n’a pas le profil que l’on se fait traditionnellement des passeurs, qui agissent par pure vénalité. Les locaux sont soit hostiles, soit indifférents aux migrants. Natacha est comme les migrants dans une grande précarité économique. Elle est en situation d’échec permanent. C’est ce qui la pousse à aider les migrants à passer en Grande Bretagne. Sa rencontre avec Walid va, en outre,  lui permettre de s’échapper, de rêver d’horizons nouveaux et d’un autre monde.» explique Thierry Binisti.