Le Jour et La Nuit
Le Jour et La Nuit

Avant-première de Petites avec Romane Bohringer au cinéma les Variétés

Pour son premier long métrage de fiction au cinéma, Petites, Julie Lerat-Gersant nous relate l’histoire d’une enfant qui attend un enfant. J’ai rencontrée la réalisatrice, en compagnie de son co-scénariste, François Roy et de l’actrice Romane Bohringer, qui incarne une éducatrice passionnée et rebelle.

 

Le synopsis est le suivant : Enceinte à 16 ans, Camille se retrouve placée dans un centre maternel par le juge des enfants. Sevrée d’une mère aimante mais toxique, elle se lie d’amitié avec Alison, jeune mère immature, et se débat contre l’autorité de Nadine, une éducatrice aussi passionnée que désillusionnée. Ces rencontres vont bouleverser son destin...

 

Catherine Merveilleux : Comment est née chez vous l’idée de ce film ?

Julie Lerat-Gersant : L’envie d’écrire ce film est née d’une l’expérience qui m’a marquée, il y a plusieurs années lorsque j’ai animé des ateliers d’écriture dans des centres maternels. Ces grandes maisons familiales sont peuplées de mères adolescentes et de très jeunes enfants.


C.M. : Le spectateur est frappé par le mélange ambivalent et paradoxal entre l’insouciance et l’instinct maternel qui habitent ces très jeunes filles.

J.L.G. : C’est ce que je voulais montrer. Ces jeunes filles jouent à la maman, ont parfois un instinct maternel et parfois des préoccupations d’ados. Le personnage principal du film, Camille porte des mini-shorts, fait du roller, fume, mange des bonbons. C’est une ado avec des préoccupations d’ado. Elle joue à la femme mais elle regarde des dessins animés.

 

C.M. : La maman de Camille a elle-même accouché sous X et c’est ce que s’apprête à faire Camille. Les schémas familiaux se reproduisent-ils de génération en génération ?
J.L.G. : Les schémas familiaux se répètent souvent de génération en génération. Mais parfois, le parcours de certaines jeunes femmes donne de l’espoir et marque les équipes. Camille est de celles-ci. Elle rompt le cercle vicieux du déterminisme familial.

 

C.M. : Le film utilise parfois les codes du documentaire. Pourquoi ?

J.L.G. : Pour être plus proche de la réalité.

 

 

C.M. : Vous aborder le thème de la séparation de l’enfant avec sa mère.

J.L.G. : Même si c’est poignant, c’est parfois nécessaire pour le bien de l’enfant. C’est d’ailleurs ce que prévoit la loi. Le bien de l’enfant est primordial comme c’est le cas de la petite Diana.

 

C.M. : Comment s’est passé le casting ? Comment avez vous trouvé la jeune Pili Groyne?

J.L.G. : Cela a été très difficile. Mais lorsque nous l’avons découverte, cela s’est imposé comme une évidence. Elle avait cette fraîcheur et cette part d’enfance que l’on recherchait.

 

C.M. : Qui est la merveilleuse la petite Suzanne Roy-Lerat qui incarne la petite Diana ? C’est votre fille ?

J.L.G. : C’est notre fille à moi-même et à François Roy.

 

C.M. : Comment fait-on répéter une si petite fille ?

J.L.G. : Elle a deux ans et demi presque trois. Il n’y avait pas de dialogues imposés.
 Il s’agissait pour nous de susciter des situations auxquelles, elle réagissait avec
 ses propres mots. Nous avons aussi essayé de cloisonner la fiction et le réel. Par exemple, nous avons décidé après réflexion de ne pas l’habiller avec les vêtements qu’elle porterait sur le tournage en partant de la maison le matin.

 

C.M. : Le rôle at-il été écrit pour Romane Bohringer ?

J.L.G. : Romane a eu un rôle important dans la genèse du film. Nous nous sommes rencontrées sur le plateau de la Cantatrice chauve où je lui ai parlé de mon projet. Elle était à mes côtés lorsque j’ai reçu la réponse de la Fémis où j’apprenais que j’étais acceptée pour l’écriture de mon scénario. Elle m’a présenté Sophie, notre productrice. Elle a suivi toute la gestation du film. J’ai écrit le rôle pour elle car elle seule avait la personnalité nécessaire pour à la fois avoir la passion de son métier et la faculté de se rebeller.

 

C.M. : C’est un film sur la transmission, la filiation , la relation mère-fille.

J.L.G. : Oui et sur l’importance de s’assumer. Camille fait son choix après mûre réflexion.

Vous avez évité l’écueil d’une happy end artificielle qui n’aurait pas été plausible

Avec François, ous avons hésité au début de l’écriture du scénario à propos de la fin. La fin que nous avons choisi montre une Camille qui assume son choix et le fait par amour pour son enfant.

 

Catherine Merveilleux : Et vous Romane que pensez-vous du personnage que vous incarnez ?

Romane Bohringer : Je ne suis ni politique, ni sociologue, mais je ploie parfois sous le poids des injustices sociales de la fracture sociale. J’ai une vie privilégiée, confortable mais si je peux témoigner de cette détresse grâce à mon travail de comédienne, c’est important pour moi. Le personnage que j’incarne est celui d’une séductrice passionnée par son travail. Elle fait partie de ces invisibles, de ces gens que l’on ne voit pas, que l’on ignore, de ces travailleurs sociaux qui sont le socle de la fraternité. Protéger les enfants, les ados est primordial. Je suis très touchée que l’on m’ait choisie pour ce rôle d’une femme travailleuse sociale. Ce sont des personnes qui s’investissent dans leur vocation dans des conditions difficiles, qui n’ont pas de moyens et encore moins de reconnaissance.


Un film de Julie Lerat-Gersant en collaboration avec François Roy
Casting : Pili Groyne, Romane Bohringer, Victoire Du Bois, Suzanne Roy-Lerat

Sortie en salle le 22 février

 

Catherine Merveilleux


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