La Plus belle pour aller danser, un film écrit et réalisé par Victoria Bedos

Après avoir écrit le scénario de La famille Bélier dont le remake, Coda a  remporté  trois Oscars dont celui du meilleur film lors de la cérémonie des Oscars, Victoria Bedos passe à la réalisation  avec un film très personnel intitulé La Plus belle pour aller danser où elle s’inspire de souvenirs et d’émotions de son adolescence.

« Je pars toujours de quelque chose de très intime avant de transformer cette matière en quelque chose de plus universel afin que cela parle à tout le monde. À 14 ans, j’étais extrêmement mal dans ma peau, précoce au niveau scolaire mais en retard physiquement et affectivement » explique Victoria Bedos.

Le synopsis de mon film est le suivant : Marie-Luce Bison, 14 ans, est élevée par son père dans une joyeuse pension de famille pour seniors dont il est le directeur.  Une fille de son  nouveau collège organise chez elle une soirée déguisée : son père ne veut pas qu'elle y aille ... et de toute façon, elle n'est pas invitée. Mais poussée par Albert, son meilleur ami de 80 ans, Marie-Luce, s'y incruste, habillée en garçon. Ce soir-là, tout le monde la prend pour un garçon… un garçon que l’on regarde et qui plaît. Elle décide alors de s’inventer un double masculin prénommé Léo pour vivre enfin sa vie d’ado. Bien entendu, à la maison, sa relation avec son père se complique.

« Lors de mon adolescence comme Marie-Luce, j’avais du mal à assumer les premiers signes de ma féminité et à 14 ans, je me suis coupé les cheveux. Je n’étais pas la fille qu’on invite aux boums. J’avais du mal à trouver ma place et en garçon, j’avais plus de charisme. Je redressais les épaules. Je n’étais pas féminine, je m’identifiais à mon frère. Je portais un perfecto et des santiags. J’étais plus sûre de moi vis-à-vis de mon père, j’avais le sentiment qu’arborer un look plus masculin, sans trop montrer de signes extérieurs de féminité, serait plus facile à vivre. La première tenue que Marie-Luce essaye pour aller à la soirée déguisée ressemble furieusement à la robe de Mireille Darc, un clin d’œil à Pierre Richard qui joue dans mon film. L’adolescence est une période angoissante où l’on cherche son identité. C’est une période qui donne un peu le vertige, où on a du mal à trouver sa place. C’est la période des premières fois. Marie-Luce souffre de ne plus avoir sa maman. Son père incarné par Philippe Katerine est tout en maladresse. Le film est sur le thème du travestissement avec en parallèle la pièce de Marivaux Le Jeu de l’amour et du hasard ».

« L’action se situe dans une pension de famille pour personnes âgées. Un sujet que j’avais  très envie d’aborder. Lorsque Marie-Luce se déguise en garçon, j’aborde le thème de la quête d’identité mais le sujet n’est pas le désir d’être un garçon, c’est le désir d’être aimée. Lorsque Marie-Luce est en fille, elle est transparente, on ne la calcule pas. En garçon, elle a beaucoup de charisme. Toi le monde l’aime. J’ai trouvé Marie-Luce grâce à ma directrice de casting Julie Navarro. J’avais envie qu’elle ressemble à Léonardo Di Caprio et elle est parfaite, très crédible.»

Réalisation et scénario : Victoria Bedos
Casting : Brune Moulin, Philippe Katerine, Pierre Richard, Firmine Richard, Guy Marchand

Catherine Merveilleux

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