Billie Holiday, un hommage à la diva entre blues et swing à Avignon

C’est au Festival d’Avignon que j’ai vu le spectacle Billie Holiday, Sunny side. Un bel hommage à la grande dame du blues. Un seul en scène intime et vibrant d’émotion sur une star à la voix envoûtante écartelée entre le succès, la célébrité et le racisme et la ségrégation.

L’artiste mythique, au destin hors du commun, née dans la misère et portée au pinacle sous le feu des projecteurs et le crépitement des appareils photos eut une vie intense et tragique. Entre violence, alcool et vapeurs d’opium, elle connut l’adulation des foules et du public et la violence et les coups de la part de ses compagnons. Seule en scène, Naïsiwon El Aniou incarne Lady Day, La Black Beauty à la voix mythique. La comédienne ne chante pas car on n’imite pas la Diva. En fond sonore, le spectateur entend les enregistrements originaux de Billie Holiday et la comédienne, quant à elle, entraîne le spectateur conquis dans les coulisses des clubs new-yorkais d’Harlem, le Café Society, les champs de coton ou le plonge dans l’univers impitoyable du pénitencier où Billie Holiday fut incarcérée à cause de sa dépendance à la drogue. Le spectateur assiste plein d’empathie à la vie chaotique de la star qui s’inspira de ses blessures pour composer ses plus belles chansons. L’histoire commence par le crépitement d’un appareil photo et la comédienne nous plonge dans le passé de cette légende qui eut bien des bleus au corps et à l’âme, mais qui transcenda chaque épreuve, en la sublimant et en en faisant un chef-d’œuvre musical universel et éternel. Une plongée dans le destin tragique et très émouvant d’une femme qui marqua de son empreinte la naissance du jazz.

Théâtre de la Carreterie à 19h
101/103 rue de la Carreterie

84000 Avignon

Catherine Merveilleux

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