Le Jour et La Nuit
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D-Iva ou l’itinéraire d’une icône…

D-Iva est un film réalisé par Christophe Jarosz. Il relate l’histoire d’une Pop star à l’apogée de sa gloire qui, à la suite d’un événement tragique, prend conscience qu’elle ne se reconnaît plus dans l’image qu’elle renvoie aux autres car elle est très loin de ses aspirations de petite fille. C’est un film subliminal qui dénonce la profondeur abyssale qui existe entre l’Etre et le Paraître, entre l’Etre et l’Avoir.

Aveuglée par les lumières des sunlights et les regards subjugués de ses fans, Iva, venue du Monténégro, a traversé l’Atlantique et à la suite d’une ascension fulgurante dans le show business est devenue une icône à New-York aux Etats-Unis. Tel Icare dans la mythologie grecque, elle s’est brûlée les ailes en s’approchant trop près du soleil. En exposant son corps sur scène et en l’érotisant, elle a suscité de nombreux fantasmes masculins. Pur objet de désir, elle a perdu sa pureté et son innocence originelles. En vendant son image à des fins mercantiles, elle a perdu son âme, son identité et sa personnalité intrinsèques. Elle s’est dévoyée car, petite fille, elle était fascinée par les icônes et les dorures fastueuses des églises orthodoxes. Pour la petite Iva, son immersion dans les fastes somptueux d’une église orthodoxe décorée d’icônes dorées à l’or fin et serties de pierreries était une immersion dans un monde onirique et magique irradié de lumière. Un véritable éblouissement, tranchant avec le monde terne de son quotidien. Lorsqu’elle s’est retrouvée propulsée aux sommets de la gloire et qu’elle est devenue, elle-même, une icône au sens contemporain du terme, elle s’est perdue.

 

 

«Pour incarner D-Iva , je voulais quelqu’un qui ait un réel charisme, une aura, mais aussi quelqu’un qui envoie sur scène. Quelqu’un qui ait un corps, une forte présence physique pour que son âme au moment crucial puisse s’en échapper. Je voulais une femme forte, mais aussi une femme fragile et vulnérable, bref une perle rare…

 

Lors du casting organisé pour trouver Iva, j’avais déjà testé un certain nombre de candidates, sans succès aucun, quand Iva dont m’avait parlé mon producteur s’est présentée. Elle est arrivée pas coiffée, pas maquillée, pas habillée, contrairement aux autres postulantes au rôle, qui étaient venues très apprêtées et très sophistiquées.

 

J’ai demandé à Iva d’interpréter la scène où le chauffeur de sa limousine a un accident de voiture car au lieu de surveiller la route, il la regarde, subjugué et fasciné, dans son rétroviseur et est grièvement blessé. Cette scène qui se situe après le crash est essentielle car elle est l’élément déclencheur de la prise de conscience d’Iva. C’est une scène cruciale. Telle une Piéta, une madone, Iva a alors un geste plein de douceur et de compassion, un geste très beau et très généreux pour réconforter l’homme qui gît à ses côtés. Elle ressent alors une véritable vibration humaine, comme une onde spirituelle. Pour elle, c’est une véritable révélation et une véritable rédemption. Lorsque j’ai vu le regard de Sanja Popovic lors de cette scène, j’ai tout de suite compris qu’elle était Iva. Elle possédait à la fois la profondeur, la fragilité et la sensibilité du personnage.

 

Nous vivons dans une société qui est une société de consommation et d’images. La plupart de nos contemporains a totalement perdu le lien avec le sacré, avec l’au delà. J’aimerais que mon film permette une prise de conscience de cet état de fait et ait un impact.»

 

 

Ce film est la première fiction que réalise Christophe Jarosz qui a par ailleurs tourné de nombreux documentaires. La genèse du projet a eu lieu à l’Academy des Arts du Monténégro, lors d’une résidence de 5 semaines. Le directeur du National Film Center, Sehad Ceci souhaitait que cette résidence conduise à la réalisation d’un ambitieux projet et ce fut le cas.

 

La bande son de D-Iva a été composée par Pierre Thilloy et 47 musiciens sous la direction du chef d’orchestre David Hurpeau. Pierre Thilloy est l’auteur du titre So be it que D-Iva interprète sur scène et du reste de la bande son. Le hit musique, lors du concert, est crédible. Il est entêtant et lancinant et correspond à ce qui se passe dans l’esprit d’Iva qui subit une pression irrésistible pour échapper à cet univers vertigineux où elle s’est fourvoyée. La symbiose entre l’image et la musique est parfaite et la rencontre entre l’ électro et l’acoustique symphonique est exceptionnelle. Ces deux univers se rencontrent et sont en parfaite symbiose. Il y a volontairement peu de dialogues et pourtant le film délivre un message subliminal éloquent. Au delà du monde des apparences, il est crucial de dépasser l’image pour revenir à l’essentiel et au spirituel. Les instagrameuses qui se perdent dans le reflet du miroir aux alouettes trompeur du monde des apparences perdent leur être profond et leur identité et ne savent parfois plus qui elles sont réellement lorsqu’elles n’ont plus recours à la mise en scène, au maquillage, aux filtres et à la sophistication.


D-Iva est un film qui a une dimension internationale car il est co-produit par la France et le Monténégro. Les producteurs sont pour la France Paviel Raymont (Les Films du Tonnerre) et pour le Monténégro Marko Jacimovic (A production). Le film a été tourné en France et au Monténégro avec le soutien de l’agglomération de Mulhouse, le soutien de la Région Grand Est puis du Monténégro. La scène d’avant le concert a été tournée à Mulhouse en ce qui concerne l’extérieur de la scène de concert présentée par le réalisateur comme un temple païen et qui est une métaphore du Veau d’or de la Bible, symbole de l’idolâtrerie. C’est un film lumineux qui relate la parcours initiatique et le retour aux sources et à l’essentiel d’une Pop Star qui s’était fourvoyée et dévoyée.

 

 

Réalisateur : Christophe Jarosz
Casting : Sanja Popovic
Musique : Pierre Tilloy
Producteurs : Paviel Raymont (France), Marko Jacimovic ( Monténégro)
Short film : 14’


Catherine Merveilleux


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