Deux ans après Ce qui nous lie, Cédric Klapisch qui avait déjà réalisé le film Paris éprouve à nouveau le besoin de filmer Paris qui, constate t-il, a beaucoup changé. Un film sur la solitude et la difficulté de faire une rencontre car à notre époque où tout le monde est connecté et va sur les réseaux sociaux, paradoxalement faire une rencontre est parfois un long parcours chaotique.
Le synopsis est le suivant : Rémy et Mélanie ont trente ans et vivent dans le même quartier à Paris. Elle multiplie les rendez-vous ratés sur les réseaux sociaux pendant qu'il peine à faire une rencontre. Tous les deux victimes de cette solitude des grandes villes, à l’époque hyper connectée où l’on pense pourtant que se rencontrer devrait être plus simple… Deux individus, deux parcours. Sans le savoir, ils empruntent deux routes qui les mèneront dans une même direction… celle d’une histoire amour ?
Le film est monté comme un thriller avec un véritable suspens et le spectateur du début à la fin se demande si Rémy et Mélanie finiront par se rencontrer. Ce que
je ne vous dirai pas pour ne pas spolier la fin.
Le film comme dans la chanson de Gloria Lasso est «L’Histoire d’un amour» ou plus exactement ce qui se passe juste avant que ne naisse un amour et les conditions nécessaires à son émergence. Les deux
protagonistes, en effet, sont mal dans leur peau, pour des raisons diverses, des traumatismes anciens et ont besoin de suivre une psychothérapie avant d’être prêts à rencontrer l’âme sœur car comme
le déclare la psychanalyste de Mélanie : «Il faut s’aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres.» Cédric Klapisch confie avoir eu le désir de parler de la psychanalyse dans ce film car sa «mère
était elle-même psychologue dans les hôpitaux psychiatriques et dans les centres médicaux pédagogiques pour enfants puis est devenue psychanalyste. Elle croyait que remonter le cours de son histoire
puis libérer la parole pour exprimer ses maux à l’âme par des mots pouvait aider à se sentir mieux. J’ai moi même fait une dépression nerveuse comme les héros de mon histoire dans ma jeunesse et la
psychanalyse m’a aidé à remonter la pente.»Le casting est très réussi. Camille Cottin avec qui Cédric Klapisch avait déjà travaillé dans 10% est très convaincante en psychanaliste et François
Berléand est bluffant. Quant à François Civil et Ana Girardot qui jouaient déjà dans le précédent film de Cédric Klapisch, ils sont parfaits dans leurs rôles de jeunes gens en quête d’une âme sœur,
en proie à la solitude des grandes villes où l’on côtoie tant de monde, où les réseaux sociaux sont multiples et où cependant la solitude est parfois intolérable. Les scènes de danse dans le club de
Konpa où les protagonistes se rencontrent et prennent une leçon de Konpa sont chaleureuses et montre que l’on ne peut danser que quand on a lâché prise. Le film se termine sur une scène sublime
et prometteuse, celle d’un couple qui se forme. En trente ans, Cédric Klapisch a réalisé 13 films et c’est un éternel renouvellement et un réel plaisir. Un film plein d’émotion. Une peinture de
société intéressante et subtile. Du grand Klapisch.
Deux Moi
Réalisateur : Cédric Klapisch
Genre : drame
Casting : Ana Girardot, François Civil, Camille Cottin, François Berléand
Sortie : 11 septembre prochain
Catherine Merveilleux
@CedricKlapisch, #cinemalecezanne, #studioCanal, #cedricklapish, #catherinemerveilleux, lejouretlanuit.net, #psychanalise, #aixenprovence, #avantpremiere,
#deuxmoilefilm
|