Julien Carpentier. © Catherine Merveilleux - JNP
C’est un très beau film où il prend pour thème un sujet très peu traité au cinéma, celui de la bi-polarité et il l’aborde avec nuances, délicatesse, sensibilité et humanisme. Agnès Jaoui, dans le rôle de cette mère bi-polaire échappée de l’hôpital psychiatrique est tout simplement époustouflante. Quant à William Lebghil, tout en retenue et à fleur de peau, il est exceptionnel d’intensité et de profondeur.
Le synopsis est le suivant : Pierre 33 ans est fleuriste. Il s’investit beaucoup dans son travail et commence à réussir dans les affaires. A la veille de la signature d’un contrat de partenariat important, il voit sa vie basculer lorsque sa mère Judith, fantasque et excessive, débarque dans sa vie après deux ans d’absence et risque de bouleverser ses projets et de détruire la vie qu’il a réussi à construire et à structurer. Il n’a qu’une hâte, la voir disparaître pour qu’il puisse retrouver le cours normal de son existence bien réglée. Cependant leurs retrouvailles explosives vont transformer leur vie à tout jamais et lors d’un road movie, ils vont se découvrir et mieux se comprendre.
Julien Carpentier est quelqu’un de persévérant qui a de la suite dans les idées. Lors de notre rencontre, il confie : « J’ai écrit , il y a 10 ans un court-métrage que j’ai envoyé à Agnès Jaoui qui m’a répondu très gentiment, 15 jours après avoir reçu le texte. Elle m’a dit qu’elle adorait mais m’a expliqué que faute de temps, elle ne tournait pas de court-métrages. Cela m’a encouragé. J’avais atteint l’Everest. Elle avait validé l’écriture de mon premier exercice de fiction. J’ai ensuite été assistant de production, réalisateur pour différentes boîtes de productions. Je me suis fait la main, tout en ne renonçant pas à mon projet. J’adore le cinéma de Jean-Pierre Bacri et tout ce qu’a tourné Agnès Jaoui. Pour moi, c’était une évidence que si je concrétisais mon projet, ce serait Agnès Jaoui qui jouerait le rôle principal du film. Ma rencontre avec mon co-scénariste Benjamin Garnier a permis que ce rêve que j’avais chevillé au corps prenne forme.»
«Ma maman est Séfarade. Elle s’appelle elle-même Jaoui. Quand l’héroïne dans un esprit de partage et de transmission veut faire un coucous pour sa famille, cela traduit cette envie de donner, de partager qui la caractérise. Elle a aussi ce côté exubérant séfarade. Ce film a pour sujet la bipolarité mais n’est pas un film à charge. Certes pour l’entourage, le côté maniaco-dépressif d’un être bi-polaire est une souffrance. On étouffe parfois. C’est très difficile à vivre. Les phases maniaco d’exubérance où l’héroïne s’habille de manière provocante, verse dans une hyper-sexualité et consomme de l’alcool avec excès est difficile à vivre pour l’entourage car il sait très bien, par expérience, qu’après la vague d’euphorie, d’excitation, la phase dépressive est inéluctable et que plus l’excitation est grande, plus la dépression sera profonde. Sans édulcorer les problèmes, c’est, en fait, une déclaration d’amour d'un fils pour sa mère. C’est aussi un film sur la compréhension et la transmission.»
Pour info : Julien Carpentier a reçu le Prix des lycéens lors de la Cérémonie de clôture du Festival de Royan.
Catherine Merveilleux
Réalisateur : Julien Carpentier
Casting : Agnès Jaoui, William Lebghil, Salif Cissé, Alisson Wheeler
Producteur : Silex Films
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