Le synopsis est le suivant : Un matin, un flic de terrain usé jusqu’à la corde, que tous dans son commissariat appellent Ping‐Pong, brûle sa carte de police et disparaît sans prévenir. Durant un jour et une nuit, ses collègues le cherchent, le croisent et le perdent dans Toulouse et sa banlieue. Mais chaque heure qui passe rapproche un peu plus PingPong de son destin.
Catherine Merveilleux : Comment vous êtes vous préparé à l’écriture et à la réalisation de ce film ?
Frédéric Videau : J’ai commencé à me documenter pendant 4 mois sans écrire une seule ligne de scénario. J’ai lu une quarantaine de livres, visionné des films documentaires ou des fictions, sans oublier les reportages, mais surtout je suis allé sur le terrain j’ai rencontré un grand nombre de flics, en leur garantissant l’anonymat. Au début j’ai rencontré beaucoup de méfiance. Ils étaient très réticents. Certains m’ont carrément envoyé balader. D’autres m’ont confié leur désarroi, leur solitude, parfois même la violence qui brûlait en eux.
C.M. : Pourquoi ce film était-il très important pour vous ?
F.V. : La place de la police dans notre société est primordiale. «Dis moi quelle police tu as, je te dirais dans quelle société tu es».C’est une question essentielle. Il est fondamental de définir de quelle police nous voulons et si nous voulons vivre dans une démocratie et une république régie par des lois régaliennes qui protègent le citoyen ou pas.
C.M. : Vous n’avez pas voulu faire de vos personnages des super-héros. Ce sont des flics de rue, qui battent le pavé, qui patrouillent, ceux qui reçoivent les plaintes, les appels du
17. Vous avez donné un visage humain à ceux qui sont soumis à la vindicte populaire, à ceux qui sont diabolisés, qui sont des anonymes regroupés sous la locution «les Forces de l’Ordre » alors que ce
sont des êtres humains …
F.V. : C’est un film choral à cinq personnages, des femmes et des hommes entre 20 et 60 ans dont je raconte la vie pendant 24h. Cinq personnage plus un sixième, Ping Pong le plus âgé de tous qui brûle sa carte de police tellement il est désabusé. Ce ne sont ni des super-héros, ni des salauds.
C.M. : L’un des personnages, Jérémy déclare au début du film. «Tu n’es pas une assistante sociale, on est là pour appuyer sur le putain de couvercle de la cocotte minute pour
empêcher que la merde déborde ».Une phrase éloquente …
F.V. : Effectivement. C’est une phrase qui a vraiment été prononcée par un policier que j’ai rencontré pendant mes investigations. C’était tellement fort que je me suis empressé de la noter pour ne pas l’oublier.
C.M. : La police est impopulaire, haïe.
F.V. : La fille de Tristan (Simon Abkarian) se fait tabassée parce que son père est flic. Ce n’était pas le cas avant où la police de proximité initiée par Jean-Pierre Chevènement sous la cohabitation avec Jospin avait créé des liens avec la population. C’est de cette initiative que Ping Pong tire son nom. La police s’est ensuite cyniquement servi de la police pour museler la population. Certains policiers craquent, ne supportent plus cette haine et les conditions de travail. C’est le cas de l’un des personnages qui se suicide.
C.M. : Comment avez vous choisi vos acteurs ?
F.V. : Laetitia Casta m’est apparue comme une évidence pour le rôle de Delphine. Sofia Lesaffre incarne avec talent le rôle de cette «Française de Sousse», soucieuse de défendre les lois de la République. Patrick d’Assumçao incarne avec beaucoup de profondeur Ping Pong.
C.M. : Votre film ne fait pas preuve d’angélisme. Nous ne sommes pas dans le monde des bisounounours. Vous décrivez un contrôle de police qui finit par conduire à une violence policière caractérisée. Matthieu Lucci incarne et ce n’est pas un rôle facile, un flic trop jeune, peut-être pas assez formé qui dérape. Son supérieur hiérarchique Tristan n’use pas de son autorité pour ramener son subordonné à la raison.
F.V. : C’est ce que l’on appelait autrefois une bavure. L’interpellation commence mal, le jeune flic interprété par Mathieu Lucci tutoie Fouad (Idir Azoughi) et cela dégénère avant de se terminer en tragédie, lors du tabassage final pendant que ses collègues regardent ailleurs par indifférence, par lâcheté ou par esprit corporate. On met la poussière sous le tapis. L’affaire n’aura pas de suite.
C.M. : Certains policiers craquent. L’un des personnages se suicide.
F.V. : Cela correspond à la réalité. Le phénomène est en excroissance. Il ya deux suicides par semaine en moyenne dans la police et il y a eu 12 suicides en tout depuis janvier dans les Forces de l’ordre.
Ce film n’est ni un plaidoyer en faveur de la police, ni un réquisitoire contre elle. C’est d’ailleurs ce qui donne sa crédibilité au film. Il n’est pas moralisateur et il ne juge pas. Il fait un état des lieux sans pathos du quotidien de ceux qui qui ont pour mission de protéger les citoyens et qui pour la plupart y ont cru comme Ping Pong, mais qui aujourd’hui n’en peuvent plus. Un constat accablant dans un pays qui se veut une démocratie. Un film à voir et à méditer…
Casting : Patrick d’Assumçao, Sofia Lesafre,Laetitia Casta, Simon Abkarian, Alban Lenoir, Emile Berling, Corentin Fila, Agathe Bonitzer, Matthieu Lucci, Idir Azoughi, Jean-François
Stévenin
Sortie le 23 février
Catherine Merveilleux
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