Le Synopsis est le suivant : Fabrice, acteur de comédie, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité alors qu’il fait ses courses. Malgré la menace d’un vigile, il parvient à s’enfuir. Commence alors une cavale sans merci, pour celui qui devient rapidement l’ennemi public numéro 1. Alors que les médias s’emparent de l’affaire et que le pays est en émoi, le fugitif, partagé entre remords et questions existentielles, trouve un point de chute inattendu, quelque part en Lozère.
Catherine Merveilleux : Sous le biais de l’humour, sans être ni didactique, ni moralisateur et sans donner de leçons, vous mettez en évidence bon
nombre de travers de la société dans laquelle nous vivons : vous dénoncez les réseaux sociaux, les médias qui font du buzz, les jugements primaires, la police, la justice ( juges et avocats), la
stigmatisation etc .. Le film dénonce aussi les jugements catégoriques et péremptoires. C’est une critique caustique de la société sécuritaire. C’était votre objectif et était-ce déjà présent dans la
BD ?
François Desagnat : C’était déjà présent dans la B.D. Le film est une adaptation assez fidèle. Il n’y a eu que quelques changements : Fabrice est devenu un acteur de comédie alors que dans la BD, il était un auteur de bandes dessinées. La fin aussi n’est pas la même. La B.D s’arrêtait au moment de son arrestation. Le film n’est pas moralisateur. Nous ne jugeons pas. Nous nous incluons dans cette fresque de société. Nous en faisons partie.
C.M. : On peut faire une seconde lecture plus politique de cette histoire très drôle où domine l’absurde. Pour ma part, j’y ai aussi vu une métaphore des pass sanitaires, des QR codes, des cartes de ceci, de cela … qui si on n’est pas membres vous rejettent, vous excluent, mais je crois que la B.D est antérieure à la crise sanitaire…
F.D. : Bien antérieure. Fabcaro songeait, sans doute, aux sans-papiers, aux exclus. La BD a été créée en 2015 et le film a été tourné en 2019, deux mois avant la crise sanitaire et le confinement donc…
C.M. : C’était prémonitoire… En tout cas, c’est d’une actualité brûlante et cela va interpeller le spectateur ! Qu’est ce qui vous a donné envie d’adapter la BD de Fabcaro ? A-t-il collaboré au scénario ?
F.D. : J’ai toujours été fan De Fabcaro. J’adore offrir ses BDs à mes amis. Il a été consulté tout au long de l’écriture de l’adaptation et a suivi pas à pas l’évolution du scénario.
C.M. : Vous avez réuni un casting impressionnant. Comment cela s’est-il passé ?
F.D. : J’avais Jean-Paul Rouve en tête depuis le début. C’est lui qui m’a suggéré Julie Depardieu avec qui il avez déjà joué dans Podium. Elle avait ce côté fragile, vulnérable, instinctif, idéal pour incarner le rôle de l’épouse de Fabrice. C’était une excellente suggestion. Tous les acteurs sollicités ont accepté. Ramzy Bedia incarne brillamment le rôle de l’acteur qui incarne Fabrice à l’écran. J’ai même eu la chance que Benjamin Biolay accepte d’écrire la chanson façon, Pour toi Arménie des Enfoirés que chantent tous les artistes pour soutenir Fabrice qui est un acteur et qui fait partie des leurs.
C.M. : Le catalyseur, ce qui déclenche tout le processus de chasse à l’homme est l’oubli de d’une carte de fidélité, ce qui est totalement Kafkaïen ? On pense aussi à Samuel Beckett ou à Alfred Jarry. C’est ubuesque. Comment réussissez vous à donner une telle intensité dramatique à partir de ce prétexte futile?
F.D. : Le héros, Fabrice culpabilise. Il sait qu’il est contrevenu à la loi, qu’il a fait quelque chose de mal. C’est ce qui donne toute sa crédibilité à l’histoire.
C.M. : La Bande originale est du D.J Yuksek ? Comment s’est passée votre collaboration ?
F.D. : Il a parfaitement réussi à donner une intensité dramatique à la course poursuite. Il était en totale fusion avec le scénario et les ressorts dramatiques.
C.M. : Camille Solal et Bruno Gouery, vous incarnez, quant à vous, le couple Gallibert…
Camille Solal et Bruno Gouery : Nous incarnons un couple bobo qui habite en Lozère et qui n’a pas la télé, à la libido ravageuse, à la Bunuel. On pense
à des films surréalistes comme Le Fantôme de la liberté, Le Charme discret de la bourgeoisie ou à Cet obscur objet du désir.
Comme nous n’avons pas la télé, nous ne reconnaissons pas Fabrice, l’ennemi public numéro 1 et lorsque nous apprenons qu’il est acteur de comédie, donc d’un genre mineur à nos yeux, nous sommes
désappointés et lui témoignons un certain mépris, une certaine condescendance. Nous avons adoré jouer ce couple haut-en-couleur et si pittoresque.
C.M. : Est-ce-que vous ressentez cette condescendance en tant que scénariste et acteurs comiques ?
F.D. : Oui, c’est un phénomène assez répandu, les comédiens et les réalisateurs de films dramatiques sont plus pris en considération que les réalisateurs et les acteurs de films comiques.
Mon avis : Une comédie absurde, irrésistible avec de purs moments d’anthologie comme la leçon d’éducation civique de l’institutrice sur la Tolérance, la Discrimination où elle
marginalise et stigmatise un petit garçon, tout comme l’interrogatoire de la commissaire incarnée par Yolande Moreau. Il est rare de voir une comédie aussi pleine d’humour et aussi légère, aussi
profonde. A voir !
Scénario, adaptation et dialogues : François Desagnat et Jean-Luc Gaget
Casting : Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu, Ramzy Bedia, Julie Gayet, Yolande Moreau Camille Solal , Jean-Pierre Gallibert
Sortie le 23 février
Catherine Merveilleux
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