Frédéric Massot au Festival du Livre de Marseille
A cette époque, explique Frédéric Massot, le football professionnel n’existait pas. Les joueurs étaient considérés comme des amateurs, même s’ils excellaient dans leur discipline et ils monnayaient leurs talents grâce à des emplois fictifs, des dessous de table sous forme de cash, des rémunérations occultes. Le sport est alors marqué par la corruption et le bel Alexandre prend rapidement goût à l’argent facile. Séducteur, réputé pour son charme, il va petit à petit être entraîné dans la spirale infernale de la petite délinquance avant de basculer dans la grande délinquance pour assouvir son amour de l'argent. De Charybde en Scylla, le bel Alex poursuit inexorablement sa lente descente aux enfers.
Le roman est inspiré de l’histoire vraie d’ Alexandre Villaplane, explique Frédéric Massot, auteur et réalisateur de documentaires et de courts-métrages, dont c’est le premier roman. «J’ai découvert ce personnage fascinant en effectuant des recherches sur Violette Morris, sportive multi-médaillée, homosexuelle sulfureuse, connue pour avoir défrayé la chronique et ses mœurs légères. La vie d’ Alexandre Villaplane m’a alors passionné, j’ai poursuivi mes investigations et il s’est avéré qu’il s’agissait d’un personnage très romanesque. Cynique et vénal, mais néanmoins sympathique et attendrissant à cause d’une certaine fragilité et d’une certaine vulnérabilité, il suit la trajectoire classique d’un homme qui vend son âme au diable pour de l’argent. C’est, en quelque sorte, un Pied-Nickelé qui échafaude des combines pas toujours efficaces. D’ailleurs, il a rapidement maille à partir avec la justice et se retrouve en prison à plusieurs reprises. Il fait alors connaissance avec la pègre et noue des amitiés dangereuses. Il y a une dimension tragique, faustienne chez cet homme séduisant, adulé de la presse et du public, réputé par son charme et son bagout, qui se perd jusqu’à sa chute fatale lorsque pendant l’Occupation allemande, il est recruté par la Carlingue dirigée par Henri Lafont, le Patron de la pègre parisienne. Cette Gestapo française lui permet d’assouvir sa soif d’argent et de mener la grande vie. Rustaud, escroc à la petite semaine, pas très intelligent mais séducteur et drôle, sans idéologie nazie, pétainiste ou antisémite, ayant porté l’uniforme d’Untersturmführer dans la SS pendant 3 mois dans la Brigade Nord-Africaine, Alex est le 27 décembre 1944, exécuté pour trahison et intelligence avec l’ennemi en vertu de l’article 75 du code pénal, son pourvoi en cassation ayant été refusé. Pendant tout le procès il n’aura de cesse de répéter : «Je suis un combinard et pas un assassin.»…
Très sérieusement étayé par des archives d’époque, Jouer, trahir, crever est le roman vrai de l’itinéraire tragique et de la chute d’un homme poussé à la déchéance par son inextinguible soif d’argent.
Un récit plein de péripéties et de rebondissements, avec un héros haut-encouleur qui mériterait une adaptation au cinéma avec dans le rôle principal un acteur pétillant comme Jean Dujardin ou le regretté Jean-Paul Belmondo.
Catherine Merveilleux
Jouer, trahir, crever
Roman de Frédéric Massot
Aux éditions du Rocher
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