Souvent les motivations qui poussent certains à sombrer dans la violence et le terrorisme, en cette période de turbulences et de mutations sociales qui est la nôtre, est le besoin de se raccrocher à l’illusion d’une « solution » face aux problèmes sociaux, qui sont les nôtres, et au mal-être qui en résulte. En quête d’identité et de repères, certains de nos contemporains sont tentés d’adhérer à une idéologie radicale qui mène très souvent à un extrémisme violent.
Les extrémismes sont de 3 types :
- le Djihadisme de Daesh et / ou d’al-Qaïda,
- le suprémacisme blanc et / ou le néonazisme,
- l’extrême gauche avec ses black blocs,
qui présentent des solutions globales opposées pour régénérer le monde que leurs adeptes estiment corrompu.
Ces 3 extrémismes très différents idéologiquement ont cependant paradoxalement de nombreuses similitudes dans leurs processus et dans leur mode de fonctionnement. Les deux premiers sont perçus comme dangereux. Seule l’extrême gauche n’est pas perçue comme une menace car elle se présente idéologiquement comme ayant une vision humaniste de la société en lutte contre le fascisme, le racisme, le capitalisme sauvage, le sexisme etc… Leur idéologie est très différente mais leurs méthodes sont similaires. Ils veulent changer la société qui leur paraît corrompue et n’hésitent pas à utiliser la violence. Les Djihadistes estiment que le monde est dégénéré à cause de la loi humaine qui est privilégiée par rapport à la loi divine, l’extrême droite que c’est à cause du Grand remplacement par les Immigrés et l’extrême gauche que c’est à cause du capitalisme. Tous vivent dans la méfiance de l’autre. La pandémie du Covid a accentué la paranoïa latente, la peur de l’autre et les scénarii complotistes se sont multipliés dans un climat anxiogène favorable au développement des extrémismes. Les 3 extrémismes ont de la même façon peur d’être manipulés par les médias, par le pouvoir étatique, par les intellectuels. Ils sont de fervents adeptes des théories complotistes.
Cet essai écrit à quatre mains par une ancienne éducatrice et un ancien policier décrypte les mystères de ces processus de radicalisation multi-factoriels. Forts de leurs recherches et de leurs expériences de terrain, ils partagent des analyses éclairées et des témoignages inédits, des clés pragmatiques et des outils pour mesurer le niveau ou la sortie de radicalisation… Les deux auteurs expliquent comment le fait d’appartenir à un groupe ou à une foule fait disparaître les inhibitions morales et comment les actes barbares comme la décapitation sont banalisés. L’inversion du statut de bourreau en statut de victime permet la transgression des codes moraux et permet de justifier par la légitime défense des actes d’une violence et d’une inhumanité inouïes.
Les deux auteurs montrent comment se fait la dissolution des identités personnelles dans l’identité du groupe radical grâce au mimétisme et comment Internet permet la fusion au sein d’un groupe, de loups solitaires. Un des aspects très intéressants de leur essai est l’analyse des propos recueillis auprès de repentis qui sont revenus de la guerre en Syrie après y avoir perpétré des actes de barbarie. Certains relatent leur parcours et confient les étapes de leur processus de déradicalisation. C’est éloquent et ce sont souvent des témoignages inédits.
À propos des auteurs
Dounia Bouzar est ancienne éducatrice à la PJJ, docteur en anthropologie. De 2005 à 2016, elle a réalisé des missions ministérielles
et formé les équipes gouvernementales à la gestion de la radicalisation. Elle conseille désormais entreprises et institutions à ce sujet.
Christophe Caupenne est ancien négociateur en chef du RAID, expert auprès des entreprises et des médias, sur les questions de sécurité et de terrorisme.
La Tentation de l’extrémisme
Aux éditions Mardaga
Un essai bien étayé et passionnant
de Dounia Bouzar et Christophe Caupenne
Catherine Merveilleux
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lejouretlanuit.net,
Selon Pierre Larrouturou la crise post-Covid ne sera pas dramatique… Elle sera apocalyptique. « Crise climatique, crise financière, crise sociale, crise démocratique et crise de sens : dans tous ces domaines, on approche du point d’effondrement, du point de non-retour ».
En 2020, l’expression « femme puissante » est encore un oxymore car la notion de puissance évoque le pouvoir, l’influence, le charisme, mais aussi une certaine forme de violence, de domination incompatible avec l’image idyllique et conventionnelle de la femme dans une société encore et toujours patriarcale.
Dans son roman, Tomber du ciel, Caroline Tiné nous plonge avec finesse et humanité dans un étrange huis clos. Celui du vol de nuit, long courrier Paris-Singapour d’un Airbus A380 où se croisent les destins de différents passagers.
Le roman, Les Rivages de l’oubli écrit à quatre mains par Thierry Vieille et Eric Hossan est un beau roman qui redonne foi en l’humain et qui montre que la résilience est toujours possible même après de terribles épreuves.
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