Eric-Emmanuel Schmitt © Cyril Moreau/Bestimage EXCLUSIF
Dramaturge, directeur du théâtre Rive gauche, romancier, nouvelliste, essayiste, cinéaste, traduit en 48 langues et joué dans plus de 50 pays, Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur prolifique et l’un des plus lus et des plus représentés dans le monde. Il a été élu en janvier 2016 à l’unanimité par ses pairs membre de l’Académie Goncourt. Pendant des années, à l’ombre de ses autres textes, il a travaillé sans relâche à ce projet incroyable, fou, à cette saga de l’humanité.
Dans le tome 1 de la Traversée des temps, l’auteur relatait comment Noam (Noé) s’affronta avec son clan lorsqu’il tomba éperdument amoureux de Noura, femme fascinante d’une sublime beauté, comment il survécut au déluge et comment il devint immortel. Dans ce Tome 2 de la saga, flanqué de son chien Roko, il part à la recherche de Noura enlevée par des hommes armés. Il nous entraîne à sa suite, entre le Tigre et l’Euphrate, en Mésopotamie, Le Pays des eaux douces, berceau des civilisations, une région en pleine mutation où naquirent l’écriture, les sciences, l’architecture, l’astronomie, et où les hommes créèrent l’irrigation des terres, l’agriculture, les premières villes, les routes, les canaux et par extension le commerce. Devenu guérisseur, Noam grâce à Gawan, un mystérieux magicien s’introduit dans tous les milieux, chez les esclaves qu’il soigne, chez la reine Kubaba à Kish, chez le roi le roi Nemrod cruel et sans pitié à Babel. Il rencontre aussi Abraham, le chef des nomades.
Ce deuxième tome intitulé La Porte du ciel est à la fois une quête philosophique et spirituelle, un parcours initiatique et un roman d’aventures épiques où l’on perçoit comment sont nées les trois principales religions monothéistes à travers le personnage d’Abraham, qui rencontre son dieu dans le désert comme Eric Emmanuel Schmitt rencontra le sien dans son récit autobiographique La Nuit de feu.
Cette saga un véritable page-turner car l’auteur a construit l’architecture de cette œuvre en 8 volumes de main de maître. C’est admirablement construit. Dès le prologue qui se passe à notre époque, le lecteur est tenu en haleine car Noam veut empêcher la destruction du monde par des terroristes. Prisonnier, il réussit à échapper à ses geôliers, des survivalistes, qui ont pour objectif d’exterminer la planète en attaquant les centrales nucléaires, en provoquant une pénurie d’électricité, en créant une rupture d’internet pour créer une panique généralisée. Au milieu de ce désordre, il leur suffira d’enchaîner les attentats pour finir de précipiter la civilisation dans le chaos car ces survivalistes haïssent notre civilisation et notre société et n’ont qu’une idée en tête, la supprimer, afin d’en instaurer une autre dont ils seront les maîtres. Dans sa fuite, Noam traverse le désert et rejoint Beyrouth, en emportant avec lui son ordinateur et le manuscrit de ses mémoires qu’il continue à rédiger. Son long périple le conduit en Mésopotamie à l’époque du roi Nemrod, de la reine Kubaba (Ishtar) et d’Abraham, père d’Isaac et d’Ismaël.
L’une des thématiques qui sous-tend l’œuvre est la préservation de la Nature, une Nature naturellement bonne, au sens où Jean-Jacques Rousseau l’entendait. A la question, l’effondrement de La Tour de Babel est-elle une métaphore pour montrer que l’Homme franchit une limite en voulant s’élever au dessus de la nature ? L’auteur répond que oui, La Tour de Babel qui s’effondre est une métaphore de la présomption des hommes, de leur désir de repousser toujours plus loin les limites de la connaissance. Ce ne sont pas les Dieux qui ont fait s’effondrer la Tour de Babel, c’est l’incompétence des hommes et leur outrecuidance à se croire supérieurs à la Nature et à vouloir la dominer. C’est cette même propension à vouloir dépasser les limites de la Nature qui fit qu’Icare se brûla les ailes à trop vouloir s’approcher le soleil, alors que les ailes fabriquées par ses soins n’étaient pas capables de mener à terme son ambitieux projet. L’auteur confie que ce sujet fait partie de ses préoccupations car l’Homme, depuis toujours, se croyant un démiurge met en danger les générations futures et leur prépare un univers inquiétant, plein de menaces à retardement à cause du réchauffement climatique, notamment. L’un des personnages contemporains du tome 2 incarne d'ailleurs, sous un pseudonyme, la jeune Greta Thunberg qu’Eric Emmanuel Schmitt considère comme une alternative crédible et potentielle au désastre programmé si l’on continue à bafouer la Nature. «Je l’ai admirée lorsqu’elle a prononcé son fameux : How dare you ? Je ne comprends pas qu’elle soit diabolisée. Je trouve suspects ceux qui la suspectent d’être une marionnette manipulée. Ce n’est pas parce qu’elle est jeune et femme qu’elle n’est pas capable d’avoir une réflexion intelligente et personnelle. C’est du machisme et de l’anti-jeunisme. De surcroît, je pense qu’elle est diabolisée et discréditée parce qu’elle dénonce ce qui ne doit pas être dénoncé. C’est indéniable, la Nature doit être préservée pour les générations futures.»
Un livre plein d’érudition au niveau historique, scientifique, religieux, médical, sociologique, philosophique, technique, tout en étant très romanesque. Un travail qui s’appuie sur les recherches récentes des assyriologues et qui revient sur bien des clichés et des préjugés, notamment au niveau de la place des femmes au Néolithique et à l’époque où la civilisation en Mésopotamie était à son apogée. Les personnage de Noura, l’amoureuse de Noam et de la reine Kukuba inspirée par Ishtar sont des femmes sûres d’elles, autonomes, déterminées qui assument leur libido et leur pouvoir. «C’est après que cela s’est gâté et qu’elles ont été asservies», estime Eric-Emmanuel Schmitt. « C’est après la sédentarisation et l’assignation des femmes au foyer que tout a changé. »
Un roman où Yuval Noah Harari l’auteur de Sapien croise Alexandre Dumas. Un roman qui interpelle et qui pose bien des questions existentielles et philosophiques. Des personnages inoubliables auxquels le lecteur s’attachera ou s’identifiera, aussi forts que touchants, notamment la reine Kubaba, un personnage incroyable, irrésistiblement drôle, fantasque qui gouverne cependant avec sagesse et diplomatie et pour qui je l’avoue, j’ai un petit faible.
La Traversée des temps
La Porte du ciel.
Editions Albin Michel
Parution Novembre 2021
Catherine Merveilleux
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03/06/2015
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